Ce film a été l'une de mes dernières déceptions cinématographiques et je vais vous expliquer pourquoi.
Je m'attendais à un film transpirant la vitalité des balbutiements d'Hollywood, un film rythmé, un peu fou, fin bref une réalisation "cocaïnée". Mais au bout de trente minute, je me suis rendu compte que cette coke avait été coupée avec un substitut bizarre. En effet, le réalisateur enchaîne les scènettes, les personnages, les moments de vie, les exhuberances et cela m'a donné le tournis. Au bout de deux heures, on a mal à la tête, on ne sait plus ce que l'on regarde. Et le comble, c'est que le film dure trois heures et ne se permet que des plans de trois secondes (oui j'ai compté) . Ce bad trip nous brouille aussi les yeux, les personnages n'ont pas réussi à susciter ma sympathie, car il s'enchaîne sans s'arrêter. Par exemple le personnage de Nellie, omniprésente, passe d'un rapport à Hollywood festif (elle dance, elle se drogue, elle aime, elle jouit) à une profonde souffrance liée ses addictions et à sa perte de popularité en dehors de l'écran, on ne voit pas son mal-être grandir, sa condition changée . On reste à une vision binaire présente partout : dans l'état des carrières, dans les histoires d'amour. C'est insupportable pour un film aussi long, qui par sa mise en scène épileptique ne nous laisse rien voir.
En réalité, cette mise en scène a un but : nous forcer à maintenir notre attention. Par exemple, Nellie me sortait de la tête, mais ses apparitions duraient une minute, donc à chaque fois je savais que bientôt je serais bientôt libéré. Hors, lorsque je déteste un personnage, j'attends d'un réalisateur qu'il s'intéresse à celui-ci, questionnant mon goût, me montrant qu'il a ses raisons...
Mon deuxième point serait sur ce que veut dire le film. En gros, c'est Hollywood qui parle d'Hollywood et je trouve que c'est loupé. Tout d'abord, le film est omnubilé par les acteurs, j'aurais aimé voir d'autres choses : suivre un réalisateur (on a quelque scène très pauvre de Manuel réal), suivre les producteurs qui sont le cœur d'Hollywood. Et cette obsession pour les acteurs tourne court, car faire jouer à un acteur un acteur est un exercice difficile et je pense qu'il est loupé pour Margot et Brad, même si Brad se rattrape dans son jeu sur d'autres points.
Et tous ses points négatifs se reflètent dans l'histoire : L'amour de Manuel pour Nellie qui n'apparaît réellement qu'au début et à la fin et qui paraît hors-sol, la descente aux enfers de Nellie invisible, le racisme subie par Sidney Palmer sousexploité et l'amitié de Conrad pour George absente.
Il y'a tout de même des points positifs, de belles scènes comme la fuite de Nellie, comprenant le côté bancal de l'amour de Manuel ou le premier tournage avec micro de Nellie.
Pour ce qui est de l'humour scatologique, je suis partagé est-ce que c'était une métaphore d'Hollywood ou de simples scènes visant à détendre un public nauséeux ?