Avec "La la land", Damien Chazelle avait déjà montré son amour du cinéma à travers les comédies musicales. Cette fois-ci, il réitère cette déclaration d'amour avec "Babylon" en dressant le portrait de l'âge d'or du cinéma muet et du bouleversement de l'arrivée du cinéma sonore.
Le temps du cinéma muet est célébré ici comme une période de faste, d'excès et de débauches. Une époque où la course à la démesure battait son plein, sans aucune limite, ni de règle déontologique ou morale. Une fête bacchanal comme le montre la mise en scène de Chazelle, qui a prit fin avec l'arrivée du cinéma parlant et de la censure peu après.
Cette époque a véritablement existé à Hollywood. En témoigne encore les nombreux scandales de mœurs qui ont fait les choux gras des journaux de l'époques, faisant et défaisant quelques carrières (Charles Chaplin, Fatty Arbuckle en savent quelque chose). Les films eux sont devenus invisibles avec l'arrivée du son, très longtemps. Beaucoup ont été perdu à jamais. Mais comme dit si bien la critique acerbe dans le film : "Un jour, ils ressortiront du coffre". Et pour ceux qui auront la curiosité de voir ce qui en sort, on découvre parfois des films aux décors et aux moyens pharaoniques ("Cabiria", "Intolérance"), qu'aucune production actuelle ne serait capable de refaire sans CGI.
Tout comme les personnages de son film, on a reproché à Chazelle à la sortie du film, d'avoir pris la grosse tête, de faire du cinéma prétentieux. Moi, je veux bien du film prétentieux tous les jours si ils sont comme ce film... Et quelle finale !
Cette mise en abime du film lorsque son personnage regarde "Chantons sous la pluie" au cinéma, qui raconte la même période. Grandiose !