J'ai adoré les 2/3 du film, son discours social qui nous place comme des spectateurs à la recherche de catharsis et de sang, sa musique, ses costumes, son ampleur et son histoire. J'ai voyagé, je me suis projeté et j'ai eu envie d'applaudir et de crier comme les spectateurs des années 20... C'est rafraichissant de voir tout ce bordel, de rire et de se prendre au jeu de cette énorme production. On est subjugué par la beauté du film et en même temps complètement dégouté de tout cet univers crado et excessif. On rigole et on y croit. On ressent des émotions folles... et puis...le film chute.
Le dernier tiers part en cacahuète, pourquoi Jack se suicide-t-il alors qu'il pourrait prendre une nouvelle voie plus adaptée à son perso (réal indé par ex ou gars qui part juste en retraite ou qui devient producteur ou que sais-je) ? Pourquoi Nelly est-elle encore là alors que manifestement le réal n'a plus rien à en dire ? Pourquoi Manny ne reste-t-il pas dans son délire de directeur exec prêt à tout pour la fame ? POURQUOI LES ARCS NARRATIFS FINISSENT-ILS SI FADES ET CONVENUS ???? Quel dommage... On parlait d'une histoire réellement folle, d'une histoire sociale et artistique, de vies dédiées aux arts. On ne parlait pas d'une histoire d'amour aussi insipide que celle de Manny et Nelly. Le coup des gangsters et de Toby McGuire pffff okkk mais quel intérêt ? Dommage aussi que la relation entre Faye et Nelly soit si rapidement éclipsée, ca aurait pu être un vrai tournant pour les deux persos qui finissent pas être juste oubliée dans le flot de gars (shocking). Même Sidney, dont l'arc fini plutot bien, n'est pas suivi et développé à sa juste valeur. On aurait pu tirer autre chose de sa relation avec Manny au moment où il lui demande de se noircir, on aurait pu voir plus loin sur le virage que prend Manny et de ce à quoi il est prêt à renoncer pour sa carrière et le cinéma, s'en dégouter au lieu de le laisser dans le role du gentil amoureux transi. On veux parler de racisme, de femmes, de sexualité et de violence mais on ne va pas jusqu'au bout, c'était super bien parti pourtant, tout en subtilté et en horreur. On y croyait !
Le film se fini un peu en eau de boudin et j'aurais préféré qu'on continue à parler du vrai sujet du film : l'industrie du cinéma et de son histoire sociale et politique. Mais j'en suis contente, j'ai aimé m'attacher longuement aux persos, j'ai aimé ressentir quelque chose, voir sur grand écran ce monde merveilleux et crado. Il fallait juste aller plus loin à mon sens et assumer jusqu'au bout.