Encore. Une couche en plus. La couche de trop. Refaire encore Chantons sous la pluie, mais aujourd'hui - dans un aujourd'hui abstrait, sans identité. Le réel au cube. Célébrer abstraitement le "Cinéma" (en fait, une histoire du cinéma qui débouche sur ce film), voilà l'unique idée. Ce n'est même pas un secret. Sans cette idée, le scénario est purement et simplement vide, sans originalité ni intérêt. Sans compter que ce film reprend les travers de Tarantino, en n'y faisant que trop explicitement référence, à savoir de n'exister que pour la référence (par conséquent nécessairement toujours trop explicite). Du pur hommage. Mais on pardonne : c'est si "bien" "réalisé"... Oui, voilà ce qu'est en substance ce film : la réalisation de l'absence d'idée. Ultime essoufflement d'Hollywood ?
Une réelle perte de temps, c'est certain... On tire, on tire, on tire l' "idée" (le pur hommage) sur 3 heures... Comme s'il fallait réactualiser constamment un passé idéalisé pour refaire vivre un cinéma mourant. Mais là où Chantons sous la pluie réussissait parfaitement, Babylon ne fait que symétriquement échouer. Il ne repose que sur le pari que le spectateur ne connaît pas l'intelligence de ses classiques : Hollywood qui veut se débarrasser de son glorieux passé pour n'être plus qu'un amas de bêtes blockbusters. En témoigne les plates morales que le film cherche à nous inculquer.
Ce à quoi il faut ajouter que ni Pitt ni Robbie ne parviennent à être crédibles en tant que "mauvais acteurs" - dans le film, évidemment (ni Spiderman premier du nom en tant que méchant). Heureusement que la cocaïne, le caca (géant, d'éléphant), le pipi et le vomi font rire, sinon où serait le divertissement ?
Dommage, ça commençait presque bien. Le Jazz aurait pu être appréciable. Heureusement, la fin est d'un ridicule affligeant. On aurait presque pu s'y tromper ? Mais pour cela il aurait fallut être le plus extrême des naïfs, en prenant pour argent comptant les prétentions que dégueule le film.
Donc oui, ce film n'aurait pas du bider. Il aurait dû faire un triomphe. Car c'est comme ça qu'on célèbre mieux une mort symbolique : celle d'Hollywood.