Du Grand Journal au grand écran, il n’y a qu’un pas ! En ce printemps 2014 se concrétise enfin le projet de la bande à Fifi avec Babysitting, de Nicolas Benamou et (avec) Philippe Lacheau. Auréolé du prix spécial du Jury au Festival d’Alpe d’Huez, le film a divisé la critique et fait languir les spectateurs. Sous la débâcle, gros délire en perspective !

Côté scénar, rien de nouveau sous le soleil : le pitch, c’est du déjà vu, de même que la pléiade de clichés qui s’y retrouvent (cf : Post-Scriptum) mais bizarrement, ça passe. Et gardez-vous bien de le comparer à Projet X, ici le film n’effleure le concept qu’en surface en évitant soigneusement les écueils de beuverie franchouillarde. Qui plus est, la morale autour de laquelle est articulée la narration suscite bien plus l’intérêt qu’elle ne sert de prétexte au délire, quand bien même on nous l’a déjà resservi par cent fois à toutes les sauces.

Mais surtout, Babysitting réinvente la forme en tablant sur une fabuleuse maîtrise du found-footage (REC, Paranormal Activity). N’ignorant pas les risques d’une telle entreprise, Nicolas Benamou et Philippe Lacheau ont très justement dosé chaque moment de leur comédie, et calé leur folle soirée sur un rythme effréné : aucune longueur, que de la bonne humeur ! Les dialogues fusent et les gags déferlent, mention spéciale aux références à Mario Kart et Là-Haut.

La grande force de Babysitting tient surtout en son casting, avec des nouveaux talents comme la charmante Alice David, les allumés Julien Arutti et Tarek Boudali, et des valeurs sûres telles que Gérard Jugnot, Clothilde Courau, Vincent Desagnat et Phillipe Duquesne. La joyeuse troupe, emmenée par un Philippe Lacheau aux mirettes hallucinées, jongle avec maestria entre les comiques de mot, de geste et de situation.

Ainsi libéré du format classique, le film dynamite les codes humoristiques et repousse les limites de nos zygomatiques. Et bien que trempé dans un scénario plutôt basique, Babysitting reste un excellent moment à passer entre potes, et l’un des plus gros délires de cette année. Une bonne preuve que le cinéma français peut (encore) faire rire de façon sérieuse… (pléonasme)

PS : MAIS BORDEL ARRÊTEZ DE FAIRE RATER AUX PAPAS LES MATCHS DE FOOT OU DE BASEBALL DE LEURS GOSSES

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