Le cahier des charges de ce genre de film n’est pas vraiment compliqué. En fait, il tient en un seul mot : délire. Il faut que tout pète, que tout parte en vrille, que les gags s’enchaînent à 200 à l’heure pour une immersion totale. En ça, Babysitting met du temps à démarrer. L’instauration des bases est trop longue avant que la fête commence.
Franck (Philippe Lacheau), l’employé invisible aux yeux de tous, organise son anniversaire avec ses potes. Seulement, au dernier moment, son patron (Gérard Jugnot) l’engage pour garder son fils de 10 ans. Dans l’obligation d’accepter, le voilà a passer son passage des 30 ans en compagnie d’un gamin insupportable qui le déteste. Mais c’est sans compter sur la folie de ses potes, qui s’invitent dans la grande maison pour une soirée inoubliable.
L’introduction possède donc tous les clichés du genre, et ça devient tellement routinier qu’on décroche vite : un héros pas sûr de lui (qui aime une fille secrètement…), des potes "rigolos" (mais pas toujours drôle), un gosse chiant, un voisin pas commode, la visite de la maison (avec ses objets à ne surtout pas casser…). Bref, aucune originalité à l’horizon.
Même si la suite continue sur cette voie, il faut avouer que la base est là : nous faire rire. Tout monte crescendo, tout devient incontrôlable. Alors oui, on est loin de l’apocalyptique Projet X, qui se finit quand même au lance-flamme, mais les situations déjantées sont de mises. Ça s’enchaîne sans qu’on s’ennuie, certains gags sont très bien amenés, et les acteurs font plutôt bien leur boulot. Enfin pas tous…
Sam, le pote qui ramènent les problèmes, joué par Tarek Bouladi (la série En famille) est franchement moyen, voir parfois insipide. Il n’a aucune prestance. Tout comme Julien Arruti, le cameraman de la soirée. A l’inverse, Alice David (la série Bref) a un charme fou et possède une crédibilité sans faille, et l’excellent Vincent Desagnat (Fatal, Les 11 commandements), trop peu présent dans le film, assure comme à son habitude.
Enfin, Babysitting nous amène en milieu de parcours un sentimentalisme plus ou moins bien fait, qui rajoute un peu de substance et qui finalement n’est pas si déplaisant. Mais peut-être aurait-il gagné en puissance humoristique et en hystérie communicative si tout était devenu plus immoral et dépravé que mielleux.
Petit conseil avant de le voir : matez-vous Scream 4 et Les infiltrés à défaut de vous faire spoiler la fin de ces deux excellents films. Vous êtes prévenus.
POUR LES FLEMMARDS : Ça manque de trash et c’est long à démarrer, mais on se marre trop souvent pour bouder ce divertissement qui dynamite un peu les comédies françaises trop sage.