Alors que le dur mêtier de pompier est un des plus respectés au monde, il est étrange que le cinéma ne s'y soit pas attardé plus que ça. Ce qui rend ce "Backdraft" d'autant plus précieux, surtout qu'il est largement le film le plus abouti de Ron Howard, faiseur sympathique mais à la filmographie inconstante.
S'intéressant autant à son enquête policière qu'à la relation conflictuelle entre deux frères ennemis, "Backdraft" commence fort, avec une séquence en flashback passant de l'émerveillement le plus total au pur traumatisme, le tout vu par les yeux d'un enfant. La bravoure de ces diables d'hommes est ainsi mise en avant, glorifiée jusqu'à l'iconisation sous la caméra amoureuse de Ron Howard dont l'intention est claire: rendre hommage à ces hommes (et désormais ces femmes) qui donnent leur vie au quotidien.
Témoin d'une époque où l'on prenait encore de sacrés risques, le film de Ron Howard est un spectacle de chaque instant, le cinéaste plongeant littéralement son équipe au plus près des flammes, l'implication sidérante de toute l'équipe aboutissant à des scènes d'action tout bonnement incroyables de réalisme et foutrement spectaculaires encore aujourd'hui.
Porté par un casting royal dont on retiendra surtout la rage contenue de Kurt Russell, la schizophrénie de Donald Sutherland et la présence charismatique d'un Scott Glenn bien trop rare dans le cinéma actuel, "Backdraft" est un véritable petit classique qui mérite d'être reconsidéré dans la minute, ne serais-ce que pour le courage qu'il aura fallut à l'équipe pour mener à bien le projet, et pour sa vision fascinante du feu, filmé comme une véritable créature incontrôlable.
Un putain de film de bonhommes comme on en fait plus, qui fait un bien fou en ces temps moroses de héros propres sur eux et plus éfféminés que leurs partenaires féminines.