Le réalisateur de Cocoon et Willow met le spectateur en plein milieu des flammes comme jamais ça n'a été fait, à tel point qu'on en sentirait presque l'odeur et la chaleur suffocante. A côté, les scènes les plus incandescentes de la Tour infernale ressemblent à un feu de cheminée. Le véritable héros du film, c'est le feu, filmé ici de façon totalement inédite, comme un personnage à part entière, quelque chose de menaçant, de dangereux mais en même temps de fascinant qui frappe au moment le plus inattendu, le feu étant très photogénique ; ceci est rendu vivant par Ron Howard grâce à de bons artificiers et une caméra au plus près de la fournaise, avec des gros plans et des ralentis, et d'ailleurs on se demande comment certaines scènes ont pu être filmées tant c'est réaliste, car en 1991 les effets numériques étaient encore balbutiants, ils n'allaient éclater vraiment qu'avec Terminator 2 puis Jurassic Park en 1993. Les acteurs ont joué le jeu, ils se sont investis, ont subi un entrainement et ont participé à des interventions avec de vrais pompiers, de ce fait le casting donne un bon rendu : Kurt Russell y trouve un de ses meilleurs rôles, Scott Glenn est toujours excellent où qu'il soit, Rob De Niro est très bon dans un rôle secondaire d'enquêteur du feu, et Sutherland fait frémir dans son rôle de vieux pyromane habité. Ron Howard a su en plus faire de son film un multigenre, à la fois film catastrophe, documentaire sur une brigade de pompiers de Chicago, polar dénonçant les magouilles d'un politicien véreux, mélo sentimental et bras de fer psychologique et initiatique entre 2 frères... bref un très bon film malgré quelques longueurs.