C'est le dernier, hein ?

D'entrée de jeu, je vous signale que je ne suis pas un admirateur de la saga Bad Boys. Le premier est vaguement regardable, et le deuxième a été l'une des séances les plus abominables de ma vie. Alors, pensez-vous si je craignais celui-ci. J'ai accueilli le remplacement de Michael Bay comme une excellente chose. Initialement, c'était Joe Carnahan qui s'y collait (Narc, Le Territoire des Loups). Un gain considérable donc. Pas de pot, le larron a été lui-même remplacé par le duo de réalisateurs belges Adil El Arbi & Bilall Fallah. Appréhension et curiosité au moment de franchir les portes de la salle.
J'aimerais signaler un effort à la caméra, le découpage plus lisible dans l'action et quelques petites idées de mise en scène bienvenues. Adil El Arbi & Bilall Fallah ne singent pas le style Bay et quand ils en sont proches, c'est pour en rire (notamment au début). Grand soulagement pour moi, les réalisateurs se préoccupent de rendre l'ensemble visuellement digeste. Devant la caméra, Will Smith la joue beau gosse indestructible. Bref, la marque Will Smith. Ça passe aléatoirement, selon le degré de tolérance. Aux compositions, Lorne Bafle signe une bande originale qui ravive les thèmes phares de Mark Mancina. Plutôt pas mal. Euh, par contre, les morceaux Rap et RnB bien industriels, c'est poubelle. Avis personnel.
Voilà donc pour les points positifs.

Tout le reste est assez lamentable.
Le script évoque l'excavation d'un nanar 90's tant il refoule la bêtise, les blagues lourdingues et les personnages archétypaux. La nostalgie pèse déjà pas mal au cinéma, et Bad Boys for Life ne va pas arranger les choses. Autre grosse faiblesse, Martin Lawrence. Éreinté par les années et les kilos en trop, le comédien torpille presque toutes les scènes où il apparaît. Vu qu'il partage la vedette avec Will Smith, je vous le donne en mille : il y en a un paquet. Ni drôle ni utile, il est tout simplement gênant. Affreusement gênant. Le personnage (et comédien) est également l'image d'un volet qui a laissé tomber le mauvais-goût hystérique (ouf !) pour le politiquement correct insipide (Argh !). La franchise n'a jamais brillé pour ses valeurs, intrinsèquement composées d'explosions et de blagues nulles. Ici, on se contente du tiercé nanardesque, à savoir Dieu, la Famille et les Tueries. Martin Lawrence qui débite à plusieurs reprises ses répliques 100 % new born christian, il faut le voir pour le croire. Horrible.
En dernier lieu, je ne retiens aucune scène forte dans le film. Oui, on parle d'un buddy-movie, d'un film d'action qui plus est. Mais non, rien à se mettre sous la dent à part quelques petits moments sympas et le discours conservateur nauséabond. À part peut-être évidemment la bêtise de ses personnages qui peut parfois faire sourire, Bad Boys for Life n'a pour lui que d'avoir mis la pédale douce sur le style. Ça reste incroyablement idiot, mais c'est tout de même plus regardable que l'immonde 2ème opus. À ce niveau de médiocrité, peut-on dire que c'est une bonne surprise ?