Drôle de cas que celui de la saga Bad Boys avec un premier épisode très surestimé qui a néanmoins lancé la carrière de ce grand malade de Michael Bay et un second épisode qui est probablement le blockbuster le plus déviant et irresponsable des années 2000.
Prévu de longue date, ce troisième opus a longtemps été un projet maudit à cause du départ de plusieurs réalisateurs et de la carrière compliquée de ses deux stars : Martin Lawrence est has been (ou nerver been c’est selon…) depuis Bad Boys 2 et le nom de Will Smith n’est plus synonyme de jackpot au box-office depuis plus de 10 ans.
Grand fan de Bad Boys 2 (j’assume et je n’ai jamais consommé de stupéfiants si vous vous posez la question…), je ne suis toutefois pas client de la nostalgie marketée et du recyclage de vieilles franchises. Du coup, je n’attendais pas grand-chose de ce nouvel opus et seule l’intronisation de deux jeunes réalisateurs Belges aux commandes suscitait chez moi un brin de curiosité.
Après vision du bousin, force est de constater que Adil El Arbi et Billal Fallah s’en sortent avec les honneurs en se démarquant de leur bouillonnant prédécesseur.
Ainsi, si leur style visuel est tout aussi clinquant que celui de leur aîné (auquel ils rendent de petits hommages discrets avec un caméo et le fameux travelling circulaire au ralenti), ils délaissent le montage épileptique au profit d’un découpage propre qui privilégie toujours la lisibilité de l’action. D’aucun argueront que le film perd en folie furieuse mais ça fait un bien fou de reposer sa rétine après les pétages de plomb de Bay !
Résultat, les scènes d’action ont de la gueule, même s’il y a forcément un manque d’originalité par rapport au N°2 (pas de course-poursuite impliquant des cadavres balancés pour ralentir l’adversaire, sorry…) et ce probablement à cause d’un budget plus modeste (90 millions de dollars pour limiter les risques…bien joué Jerry, le film a cartonné !).
Pour l’histoire, ça ne vole pas haut comme d’habitude mais le récit est rythmé et les enjeux limpides avec un petit twist complètement grillé mais qui a au moins le mérite de donner un minimum de consistance à des personnages qui n’en avaient guère jusqu’à présent.
On regrettera cependant que le film ne soit un véhicule pour Will Smith (les morceaux de bravoure, l’intrigue… tout tourne autour de lui ! C’était déjà un peu le cas dans le 2 mais là c’est embarrassant…) au détriment de ce pauvre Martin Lawrence qui n’a plus rien à défendre à l’exception de quelques blagounettes plus ou moins drôles.
A l’arrivée, ce Bad Boys 3 est plutôt une bonne surprise et un bon cru au regard des standards de la saga (en gros c’est moins bien que le 2 mais beaucoup mieux que le 1). Probablement parce que le film n’a pas d’autre prétention que d’être une comédie d’action à l’ancienne bien troussée. En revanche, pas sûr que l’inévitable Bad Boys 4 soit nécessaire…