Troublant mais intense...
Comment ne pas être partagé sur un tel film alternant d'une façon aussi personnelle des aspects poétiques exacerbés et une violence crue ? Comment ne pas être effaré par cette romance improbable et amorale peu ou prou évocatrice du syndrome de Stockholm ?
Tout est apparemment conçu de manière à ce que l'on ne puisse que se positionner entre deux eaux tant il est difficile, de prime abord, d'éprouver de la compassion pour le personnage masculin central qui se complait dans le voyeurisme de sa propre ignominie.
Un traitement assez incroyable, en somme, qui, s'il ne peut laisser de marbre, pourra rendre beaucoup de spectateurs dubitatifs quand à son message puisque le désir de Kim Ki-duk semble être de vouloir irriter notre conscience du bien et de semer, de surcroit, le trouble avec une forme d'un style indicible où le sublime côtoie le malsain.
Il vaut peut-être mieux, alors, mettre sa logique au panier pour se laisser porter, sans jugement hâtif, par ce film où l'accent est mis sur le ressenti des protagonistes plus que sur leur cohérence comportementale.
Et ce, d'autant, lorsque l'on accorde à Kim Ki-duk le talent de dépeindre, par la mise en scène, les caractères désordonnés et les passages à l'acte impulsifs de personnages détruits intérieurement par des drames intimes et peu doués pour la communication.