A contrario du synopsis, résumé, donné à ce film, que je trouve très mal formulé et qui donne un horizon d’attente quelque peu biaisé au spectateur. Tout comme le fait de catégoriser ce film comme étant l’une des meilleures illustrations de descente aux enfers. Il est possible de résumer, de voir et de parler de ce film sous des angles totalement différents !
Et si, finalement, notre lieutenant ne cherchait pas, consciemment ou inconsciemment, une forme de rédemption ?
(Sans être une analyse/interprétation originale, l’aspect rédempteur de ce film a déjà été maintes et maintes fois décortiqué, mais il est, ici, le sujet qui va m’intéresser.)
Ce lieutenant qui est un junkie alcoolique, qui utilise comme un passe-partout ce qui lui sert de plaque de police pour avoir facilement accès à toutes les drogues possibles, mais également de pouvoir laissé libre court à ses pulsions de violence en toute impunité.
Un personnage qui vit dans un mal-être quotidien, ponctué de violence, de problèmes financiers et, très certainement, de problèmes familiaux.
Le personnage est tel quel dès le début et ne semble donc pas plonger dans une quelconque « descente en enfer », mais tout simplement poursuivre ce qui semble être son quotidien !
Un lieutenant qui a l’air mal dans sa peau et dans sa tête, pour des raisons qui sont inconnues, mais qui va trouver un refuge dans sa défonce permanente et son usage excessif de la violence, aussi bien de manière physique que de manière psychologique, un emploi de la violence abusif que lui permet son statut de représentant de l’ordre.
Il est intéressant de voir de quelle manière, dans la vie de cet homme, les femmes sont associées à la souffrance, physique ou psychologique, mais elles sont cependant les seules à avoir des attentions à son égard. C’est bel et bien les femmes qui parcourent sa vie et avec lesquelles il a le plus de rapport humain, a contrario des hommes avec qui il aura simplement des discussions sportives et d’argent. Ce sont ces différentes femmes qui chacune à leur manière le castrent, l’excitent, le droguent, l’énervent, le réconfortent, qui vont diriger sa vie.
Cet homme en souffrance qui cherchera une forme de rédemption en voulant faire justice pour le crime atroce commis sur cette nonne, pour qui il va accorder une grande importance, mais qui ne sera pas possible étant donné le pardon accordé par cette nonne pour ses agresseurs.
Une rédemption qu’on vient donc lui enlever, mais qui lui montre que le pardon peut être octroyé malgré tous les crimes et tous les péchés.
Lui, qui est entouré de violence par son métier, mais également par ses propres actes, va être ici confronté à une sorte de « bienveillance » qui est inconcevable, pour lui, mais également difficile à accepter ou à comprendre pour nous les spectateurs, une bienveillance et un pardon de la nonne qu’il finira par accepter !
C’est ainsi qu’en pardonnant également aux agresseurs et en les aidant à sa manière, il va signer son arrêt de mort ! Ce sera cela, sa rédemption !