Scott Adkins c'est le nouveau Jean-Claude Van Damme, voire même le nouveau Jason Statham, toujours casté lorsque l'on a besoin d'un type qui sache poser quelques répliques, afficher une belle gueule, et surtout massacrer ses ennemis à coups de pied(s) dans la tronche.
On l'a vu dans La vengeance dans la peau, Ninja, The Tournament et X-Men Origins: Wolverine, et le revoici dans ce El Gringo, réalisé par Eduardo Rodriguez (aucun lien avec Robert, bien qu'ils aient bossé ensemble sur le film Curandero), l'homme qui arrive à réaliser et sortir deux films en même temps, l'autre étant le très médiocre Stash House avec Dolph Lundgren.
Mélange action/polar, le film nous plonge en plein El Fronteras, un petit village Mexicain où se réfugie le fameux blanc-bec, ayant échappé, avec un sac rempli d'argent, d'embrouilles sanglantes dont on ne sait pas grand-chose (elles seront révélées au fur et à mesure via des flashbacks). Manque de bol pour lui, la population, contrôlée par la mafia locale, se montre vindicative, et son baluchon finit par provoquer la convoitise des affreux méchants. Rien de très fin donc, rien qui n'ait non plus été déjà vu, et hormis le fait que le personnage ne soit pas Mexicain, on a très vite fait d'avoir l'impression de voir Desperado, l'ensemble étant une succession de poursuites, de castagne et de gunfights particulièrement sanglants, allant même jusqu'au lancer de roquettes. C'est relativement divertissant, mis en scène de façon correct et puis plutôt bien chorégraphié lors des combats, mais globalement c'est écrit avec des moufles et le rythme ne cesse de caler comme une vieille 2CV. Le tout traîne un peu en longueur, affiche 105 minutes au compteur, et à peine une castagne est-elle passée que l'on attend la suivante, primo parce qu'elles sont bonnes, secundo parce que l'on aura vite compris que les entre-deux sont assez ennuyants, allant même jusqu'à être meublés par une inévitable et inutile scène de baise. On a cependant quelques traits d'humour qui feront sourire par moments, et puis le coup de la balle qui passe devant la caméra avec écrit « chinga tu madre » dessus fera partie des petites choses les plus amusantes.
Le montage se révèle quant à lui quelque peu décevant. Lorsqu'un nouveau protagoniste arrive on gèle l'image avec un effet « image crado » et son nom écrit en gros, ou alors on a parfois un curieux effet qui met en noir et blanc un personnage (bon ou mauvais) se trouvant dans une situation critique. Totalement inutile, peu original, et complètement amateur.
La bande-son, signée Spindrift, reste assez sympathique, collant au mélange western/mexploitation, puis s'y ajoute le dernier titre de Manowar, intitulé comme la bobine, composé pour le film et dans la tracklist de leur dernier album.
Les fans de Christian Slater seront plutôt contents de le revoir, encore une fois dans le rôle d'un fumier, ce qui semble plutôt bien lui aller, et a fortiori auront un réel plaisir à le voir dans une production un peu plus appréciable que les dernières pièces de sa filmographie.
Au final, El Gringo n'est pas un bon film, ni non plus un mauvais. C'est juste un spectacle comportant suffisamment de scènes jubilatoires pour distraire, mais une fois qu'il aura été vu il sera peu probable qu'il inspire le besoin de le revoir, ou alors en accéléré afin d'en éviter les nombreux passages mollassons.