Qualifier Baden Baden de petit film n'a rien de dévalorisant d'autant qu'il est le premier de Rachel Lang. Composé d'une suite de vignettes au ton plutôt changeant : burlesque, grave ou dramatique, il est porté par une actrice, Salomé Richard, dont on aime déjà la palette de jeu et qui est encore meilleure, confrontée à la "mythique" Claude Gensac, impeccable vieille dame au charme immédiat. Quand Baden Baden s'aventure sur le terrain de la fantaisie -notamment autour de la construction d'une douche qui en est son fil rouge- , il le fait avec une certaine raideur comme si la réalisatrice appuyait sur le frein et l'accélérateur en même temps. Du coup, le plaisir n'est pas complet, le grain de folie que l'on trouvait dans Marie et les naufragés, par exemple, est absent. Mais grâce à son montage au rasoir, et ses ellipses, quoique souvent déconcertantes, le film reste à l'équilibre dans une posture intrigante et relativement séduisante.