Je vous aime tous, les copains.
Franchement c'est juste ça que j'ai envie de dire après ce film.
Foin de snobisme, de prétention, Bagdad Café est "seulement" une petite bulle de poésie et d'humour.
L'un de ces trop rares films qui réussissent complètement à me faire mettre de côté toute trace d'objectivité, et plonger dedans des deux yeux.
Je me promets sans arrêt d'arrêter d'être si analytique, mais j'y parviens peu.
Là aucun effort à fournir.
On se voit délivré un message empreint de simplicité, on pourrait quasiment dire de naïveté, à travers pourtant des tableaux chatoyants de couleurs, magnifiques, parfois presqu'oniriques qui dans d'autres mains auraient fleuré bon l'excès.
La bande-son n'est pas en reste et, outre le titre-phare du film, Calling You, fait danser nos oreilles tout du long, mêlant cabaret, classique, et ce morceau envoûtant, déchirant habité par la voix sublime de Jevetta Steel.
La réalisation, j'en dis juste deux mots promis.
Je comprends sans peine que le Torpenn n'ait pas accroché, tellement c'est en avance sur son temps. Difficile de croire que le film va tranquillement sur ses 25 ans, les premiers plans font preuve d'une originalité et d'un dynamisme étonnants pour l'époque. Cela préfigure au moins les années 90 qui s'annoncent, voire un certain cinéma des années 2000. Fou.
Dans le ton, il y a un peu d'Emir Kusturica quelque part.
Cet attrait pour les gueules atypiques, ce soin de la musique, ces scènes gentiment déjantées et la joie de vivre qui envahit rapidement l'espace.
Il y a sans doute aussi une histoire de contexte.
C'est ce film-là que je voulais voir ce soir. Quand j'ai fait le tour de ma collection et des envies films plus particulièrement, il m'a sauté aux yeux.
Je ne sais pas pourquoi, c'était évident.
Et en effet, juste merci quoi.
Je conclurai cette critique par une réflexion, qui m'a fort opportunément été inspirée par l'une des dernières scènes, et qui sera plus parlante que de longs discours pour ceux m'ayant un tant soit peu suivi.
Je crois que j'aurais aimé ce film même s'il avait été une comédie musicale...