Baisers volés par Cinemaniaque
Comment détester un film de Truffaut ? Il y a une telle joie de vivre, un tel amour de la littérature, du cinéma, des femmes, tout cela dit avec fougue et tendresse dans ses films. Non, je ne peux décidemment pas détester ce metteur en scène, même quand ses films me déçoivent. Baisers volés est un film qui sent l'improvisation, or Jean-Pierre Léaud était bien plus convaincant en la matière dans les 400 coups qu'ici. Et puis il y a Claude Jade, au rôle un peu creux mais que Truffaut sait si bien mettre en valeur. L'histoire ? Bof, pas de quoi se relever la nuit, une enfilade de saynètes liées entre elle par un fil narratif bien mince, même si le fond même du film, le parcours initiatique de Doinel à l'amour, est à la fois drôle et tendre. Des lacunes aussi, à cause de scènes dont on ne comprend pas fondamentalement l'intérêt (les rencontres de Doinel avec le couple, ou le clochard faisant croire qu'il travaille à la télévision). Un film à replacer dans son contexte, celui de Mai 68, mais qui n'est vraiment pas le meilleur Truffaut.