Le premier film de Guillaume Pierret est ce qu'on pourrait appeler une surprise. D'une part car le cinéma d'action made in France reste une zone tristement peu fertile. Et aussi parce que le postulat ne laisse la place à aucune forme de subtilité. Oui, c'est bête et méchant. Pourtant, ça se regarde avec plaisir.
La raison est simple : il y a un vrai soin accordé à Balle Perdue. Si Pierret et sa distribution ne peuvent combler les lacunes d'une histoire vue et revue, ils ont l'intelligence d'aller à l'essentiel. Ce qui permet d'alléger le film autant de ses passages obligés que dans ses ambitions. Par conséquent, si vous êtes disposés à accepter de bonnes grosses invraisemblances ou la mise en périphérie de Stéfi Celma (au magnétisme tranchant), Balle Perdue devrait vous faire passer une heure et demie explosive. Soit tout ce qu'on pouvait en attendre. Les différentes séquences pyrotechniques sont agressives à souhait tout en évitant le foutoir assourdissant. Il est également à noter que Alban Lenoir (parfait en action-man mécano) donne de sa personne dans des scènes de bourre-pifs assez sauvages. Puis Nicolas Duvauchelle et Ramzy Bedia apportent respectivement intensité et tendresse pour alimenter la mécanique du nouveau rouleau compresseur de Netflix. Peu de chance d'en garder des traces mais le film assume ce qu'il est avec assez d'honnêteté pour fonctionner.