Après le pas trop mal « La Terre et le sang », voici la seconde production d’action à la française estampillée Netflix. Et « Balle perdue » est clairement un cran en dessous. C’est un premier film qui tente de calquer des recettes qui fonctionnent outre-Atlantique sur un canevas de chez nous. On pense à la saga « Fast and Furious » (le côté impressionnant et farfelu en moins) avec un rendu forcément plus cheap mais aussi vaguement à « La Course à la mort » pour la scène finale. Mais il est clair que « Balle perdue » n’arrive pas à la cheville de ses illustres modèles ou inspirations faute d’un budget adéquat. Quant au script, il est vraiment trop basique et écrit en dépit du bon sens pour vraiment nous captiver. Entre un script totalement banal et balisé et une esthétique qui laisse à désirer, cet essai d’action à la française n’est pas vraiment convaincant.
Pourtant, n’en déplaise à certains, le cinéma hexagonal est certes peu enclin à se lancer dans les films bourrins, mais quand il le fait il y a quelques réussites. Des petites perles trop peu connues comme « Total Western » ou « Le serpent aux mille coupures » côtoient des titres divertissants, bourrins et maîtrisés comme « Antigang », « Colt 45 » ou « Nid de guêpes ». Sans compter la saga « Largo Winch » ou les films d’Olivier Marchal. Bref, le cinéma d’action n’est pas notre spécialité mais on n’est pas manchots non plus. Malheureusement « Balle perdue » suit plutôt la direction d’un « Taxi » et nous ramène vingt ans en arrière dans les cascades automobiles (même si la scène finale a un certain panache) tandis que les combats à main nues sonnent faux et les fusillades restent bien trop classiques.
Mais « Balle perdue » se tire surtout une balle dans le pied - c’est le cas de le dire – à cause de son histoire vue et revue dont on devine à l’avance tout ce qui va se passer et surtout les invraisemblances et incohérences qui la peuplent et s’enchaînent sans discontinuer. La palme revient à l’évasion dans le commissariat, totalement improbable et tirée par les cheveux. A partir de là on décroche puisque tout cela nous semble tout sauf crédible. Heureusement, le long-métrage peut compter sur un casting investi et en or massif. Alban Lenoir est tout à fait à sa place en héros, Nicolas Duvauchelle campe un méchant nuancé et pertinent et Ramzy Bédia et Pascale Arbillot apportent un peu d’autorité tranquille pour le premier, sévère pour la seconde, dans leurs rôles de commandant. Mais « Balle perdue » est trop chiche en action et déçoit sur sa promesse principale que sont les courses-poursuites, trop courtes et peu mémorables. Pas désagréable mais totalement anodin et futile.
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