J’avoue être passé à côté de « Balle Perdue » à sa sortie, ne le rattrapant que maintenant. Pourtant le film fut un très joli succès-surprise en 2020. Un film d’action français, premier long-métrage de son réalisateur, tourné pour un budget modeste… qui tape les 37 millions de vues 1 mois après le début de sa diffusion Netflix ! Alors, gros bluff ou vraies qualités ?
Je dois admettre avoir été très agréablement surpris, n’attendant rien du film. Bon, il faut quand même dire que sur le papier, le scénario abuse. Cette histoire de mécano spécialiste des voitures béliers, embauché par la police, puis traqué pour un meurtre qu’il n’a pas commis, accumule quelques grosses facilités. Dont une évasion rocambolesque, un héros qui ne peut pas s’empêcher de dévoiler son plan au méchant pour forcer la confrontation, ou des comportements pas très malins de certains personnages.
Mais s’il on met ça de côté, il faut reconnaître que Guillaume Pierret fait preuve d’un vrai sens du spectacle, et d’une maîtrise étonnante pour son premier long-métrage. Les scènes d’action sont efficaces, nerveuses, et animales.
On parle là de castagne, mais aussi évidemment de course-poursuites sur l’asphalte, qui intéressent principalement le réalisateur. Montage sonore aux petits oignons, caméra au plus près de l’action, cascades de dingue pour un budget modéré : c’est frénétique mais tout à fait lisible, faisant parfois écho au premier « Mad Max » (et oui j’ose la comparaison !).
Dans tout cela, les acteurs sont sans éclat particulier mais font le taff. Dont Ramzy Bedia (!) à contre-emploi. Alban Lenoir sort néanmoins du lot, en mécano plein de ressources, même (surtout ?) au fond du gouffre.
A noter que le film plaira sans doute aux nostalgiques de la Renault 21, lui accordant une belle place dans le scénario. Et constitue également un excellent clip de prévention routière, les personnages qui n’attachent pas leur ceinture de sécurité finissant en général assez mal à l’écran !
Une belle petite surprise donc. Et j’ai beau de pas être un grand défenseur du streaming, il faut saluer Netflix pour avoir eu l’audace de donner sa chance à ce projet, qui avait été rejeté par tous les distributeurs français.