Bande à part
Bande de filles a mis un temps considérable à me séduire. Économe, voire avare dans ses mécanismes narratifs, j'ai mis un sacré moment à m'imprégner de cette ambiance faussement légère, de ses...
Par
le 27 oct. 2014
60 j'aime
9
⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.
Céline Sciamma sait parler parler des filles et de leur questionnement. Qu'est ce qu'être une fille bien? On se cherche, on evolue, notre corps change, notre costume aussi. C'est à travers le personnage de Miriam qu'on voit cette évolution, de la fille, la soeur, l'amie, la femme, le garçon manqué, la fée du logis. Des figures à adopter pour l'apparence, mais l'identitée du coeur n'est pas encore trouvé.
Dans la recherche de sa place, rejeté par le système scolaire, on s'imise dans le groupe de files un peu rebelles et populaire auprès des garçons. Même si ces filles attirent également les problèmes, raquête, provocations et combats de gangs de filles, le plus important c'est de trouver sa place. C'est appartenir a un cercle, une communauté qui nous ressemble, que l'on se dévoile entièrement. Comme cette merveilleuse scène de reprise de la chanson "Diamonds" de Rihanna, ou ces filles joue à être une autre. Mais dès le début, le problème persiste, il faut toujours se battre et s'affirmer pour avoir sa place, surtout quand on est une fille. Si on chute, on se relève, on ramasse sa fierté et on riposte.
La figure du frère, de l'homme qui dicte la vide de cette fille qui s'est mise "à faire des conneries", c'est à dire devenir une jeune fille libre de son corps. Alors, on la traite de pute, comme toutes les filles de notre génération. Pour finir par se faire accepter, on change de quartier, de rôle et de costume. Pour trouver sa place ailleurs, on renie ces origines, mais celles-ci nous rattrape toujours. Dans un nouveau décors, plus masculin, plus libre, on se construit une nouvelle carapace. Les codes changent, remettant sa féminité de coté pour se sentir libre : couper ses cheveux, cacher sa poitrine, ne plus refléter la fragilité féminine . On finit par se faire accepter, en imitant les gars du gang, et se persuade que voire une fille se faire harceler est juste normale.
Alors que faire quand on tourne en rond, et qu'on est plus accepter nul part. Son copain lui propose la vie rangée d'une fille bien, c'est à dire, se marier, avoir des enfants, beaucoup, pour s'en occuper et être une gentille femme au foyer. L'ironie, c'est qu'elle ne veut pas être une fille bien même si c'était son dernier choix.
Alors Céline Sciamma dépeint dans le décors des banlieux secs et aux allures de blocs de prison, ces filles qui représentent le quartier et s'imposent. Une bande comme parmi tant d'autres avant, qui se ressemblent et s'affrontent jusqu'à la génération suivante. Par des plans panoramiques, des dialogues très vrais et amusants, on comprends que ces moments sont si beaux parce qu'ils ne sont pas éternels. Puis, il y a ces pauses d'écrans noir lattants, plongeant dans une sorte de suspens le spectateur jusqu'au prochain chapitre. Ces nouveaux plans droits sur le visage de Vic, ammorçant son évolution.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Je n'aime pas le Cinéma Français, mais ça j'aime bien, *F-rated movies* Films de femmes, questions de femmes, personnages féminins, Films à voir avec Mickdeca, Portraits de femmes et ♀ 100 films de réalisatrices à voir ♀
Créée
le 25 juin 2014
Critique lue 226 fois
D'autres avis sur Bande de filles
Bande de filles a mis un temps considérable à me séduire. Économe, voire avare dans ses mécanismes narratifs, j'ai mis un sacré moment à m'imprégner de cette ambiance faussement légère, de ses...
Par
le 27 oct. 2014
60 j'aime
9
Entre Naissance des pieuvres et Bande de filles, il n’y a qu’un pas, mais il est de taille : la prétention à servir un discours sociologique. Dans son premier film, Céline Sciamma traitait aussi de...
le 24 nov. 2015
51 j'aime
Le dernier long-métrage de Céline Sciamma n'a rien de décoiffant pour tous ceux qui ont passé ne serait-ce qu'une demi-heure dans les cités ou dans les environs dits "touchés" de Paris,...
Par
le 1 nov. 2014
36 j'aime
6
Du même critique
La Frontière indicible entre le bien et le mal. Dès le début, Matthew Heineman se refuse à prendre parti. L’idée de réaliser ce film lui est venue d’un article qu’il avait lu sur les groupes...
le 17 juin 2015
11 j'aime
Après Mary Shelley, c'est le destin de Collette, grande écrivaine française du début du XXème, qui est mise en lumière par Wash Westmorland dans ce film. Des années durant, la brillante Collette...
le 14 janv. 2019
9 j'aime
5
Une comédie romantique pas comme les autres. Piquante et libératrice, Jenny State se révèle dans le personnage de Donna Stern, jeune comédienne en pleine crise existentielle quand son copain la...
le 17 juin 2014
8 j'aime