Bande à part
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Le film s'ouvre sur un match de football américain féminin. Il nous faut quand même quelques secondes pour s'en rendre compte. Les contacts sont virils, ça joue. Fin du match. Les filles se congratulent, hurlent et sautent de joie. Retour à la maison. Le groupe se dissout progressivement de même que le volume sonore des éclats de voix de ces jeunes filles durant le trajet jusqu'à s'éteindre complètement à la vue de groupes de garçons.
Tout est dit dans cette séquence d'ouverture très bien rythmée aussi bien au niveau des images que du son: cette "bande de filles" est condamnée à se cacher des hommes pour pouvoir s'exprimer.
Le terrain de football, la chambre d'hôtel, le terrain vague faisant office de ring sont autant de sas leur permettant de s'exprimer librement.
Mais à quel prix? Affublés de leurs tenues de foot US, elles perdent toute féminité, à l'inverse, elles volent des robes pour retrouver cette féminité pour ensuite la reperdre dans ces violents affrontements sur le terrain vague où la première qui dévoilera la poitrine de l'autre, en lui enlevant son haut, aura gagnée.
L'issue du combat est fatale pour la perdante: se faire couper les cheveux par son père. Nous voici donc au paroxysme de la perte totale de féminité pour ces jeunes filles qui ont la plupart les cheveux longs.
Si au début du film Marieme a tendance à subir les événements, elle va petit à petit s'émanciper et décider par elle-même de ce qu'elle veut mais surtout de ce qu'elle ne veut pas.
Elle finira par s'émanciper totalement en prenant le contrôle de l'ultime sas, le cadre cinématographique, en décidant d'apparaitre et de disparaître quand elle le désire dans le champ.
"Bande de filles" nous offre aussi de magnifiques moments de grâce comme ce travelling latéral sur les visages de ces filles ou encore les scènes d'accolade et de danse entre nos quatre héroïnes. Sans oublier la musique qui est un formidable compagnon aux images.
Créée
le 30 mai 2015
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