"Police Academy" a beau être sorti après ce film-ci, on ne peut que dresser un parallèle entre les deux œuvres tant l'humour prime dans cet univers de flics.
On est chez Aldrich, donc on se doute bien que les flics sont pas des tendres. Et c'est vrai que certaines de leurs blagues vont vraiment très loin. On rit en tant que spectateurs, mais c'est sûr qu'à la place du dindon de la farce, on aurait envie de se jeter d'un train en marche tant la honte nous rongerait. Et en même temps, c'est pas aussi sale qu'espéré. Aldrich, bien que passionné par ce projet, ne parvient pas à insuffler sa patte. Enfin, si, mais pas autant qu'espéré. Puis, ce qui choque réellement, c'est le manque de structure. Pendant 1h20, il s'agit plus d'un film à sketchs que d'une histoire unique : on assiste à des scènes où les flics font la fête, font des blagues, règlent des petits soucis, subissent les problèmes du quotidien (je précise qu'on n'est jamais dans du misérabilisme, mais si vous connaissez Aldrich, alors vous vous en doutez déjà). Et puis, sur la fin, une petite intrigue émerge, plus solide. Intrigue sur laquelle Aldrich aurait clairement dû concentrer ses efforts, tout en maintenant cette cohésion de groupe et cet humour. Dommage. En plus le portrait dressé de ces flics est différent de celui que l'on voit habituellement, ici ils rient, ils pleurent, ils font mal leur boulot mais ils aiment ça quand même...
La mise en scène est très sobre. Si l'on s'arrête aux génériques de début et de fin (surtout la fin, vrai signe du mauvais goût), il y a de quoi fuir en courant. Mais si l'on va au-delà, on se rend compte que le découpage, même s'il rappelle parfois celui d'un téléfilm, reste efficace pour porter l'histoire au mieux. Puis les acteurs sont très bons, et semblent s'amuser comme des fous, ce qui devient très vite communicatif.
Bref, "Choirboys" est un film qui reste agréable à regarder pour son humour en général et pour l'efficacité de ces mini scènes en soi ; le tout manque malheureusement d'une structure solide pour en faire un classique Aldrichien, par là j'entends un manque d'enjeux et d'objectifs qui donneraient du corps à la narration.
PS : je me demande si, maintenant que j'ai vu tant de Aldrich, je ne vais pas mieux apprécier son "Kiss me Deadly" que j'avais trouvé nerveux, certes, mais très maladroit tant dans la mise en scène que le scénario.
Bonus : http://image.noelshack.com/fichiers/2015/17/1429605781-the-choirboys.jpg