Andrew V. McGlen semble bien embarrassé avec la matière dont il dispose. Adepte des westerns à l’ancienne, pas forcément ambitieux mais distrayants, il semble hésiter ici sur le ton à adopter. Alors que le sujet est majoritairement dramatique, un ton léger est utilisé pendant plus de la première partie du film avec un peu d’action. Alors qu’on imagine l’action prend davantage d’ampleur encore, le ton bascule, devenant plus sombre, plus mélancolique et plus mélodramatique (ah, l’amour au premier regard…) et le film se perd.
Il se veut subitement plus ambitieux que ce qu’il a prétendu être pendant trois quarts d’heure. Les choix du scénario sont curieux (la menace des bandoleros passe au second plan peu après leur apparition pour laisser la place à une histoire d’amour peu convaincante et trop envahissante) et le final manque, du coup, de tension alors que le terrain avait été préparé avec efficacité plus tôt. Le dénouement est surprenant et, s’il n’est pas mauvais, laisse perplexe.
On a le sentiment d’avoir regardé deux films qui ne s’emboitent pas. L’un très hollywoodien (humour, action, amour) et l’autre plus spaghetti (sombre, violent, mélancolique ironique). Le premier a ses paysages pour témoins, le second sa musique. Cela reste agréable mais les acteurs y sont pour beaucoup, ce qui n’est jamais vraiment bon signe pour juger d’un film.