C'est plutôt bon dès le générique qui montre un hold up de banque manqué par la bande de voleurs et tueurs de Dee Bishop, joué Dean Martin, tous emprisonnés. Ensuite, on voit Mace Bishop joué par James Stewart qui croise la route du bourreau, en route pour pendre son frere qu’il n'a pas vu plus depuis longtemps. Il prend la place de l'exécuteur puis devant un ville médusée il libère les malfrats qui s'égaillent. Il réussit ensuite un hold up solitaire et insolite. Il s’ensuit leur poursuite plutôt enlevée, par un posse (milice) dirigé par le shériff July Johnson joué par George Kennedy, déterminé à les suivre bien au delà de la frontière mexicaine car ils ont kidnappé la veuve Stoner, jouée par Raquel Welch, à laquelle il voue un amour unilatéral.
Les péripéties suivantes sont plus faibles mais ont encore un bon rythme.
Hélas, le spectacle sera gâché par la toute dernière séquence où le groupe des gringos (bandits et milice réunis) retranchés dans la cantine d’un village fantôme mexicain sont attaqués par une horde de bandits locaux. C’est la pire et la moins crédible des attaques de ce genre dans un western de serie A. Dieu sait qu’il y en a eu de splendides, avec le Trésor de la Sierra Madre, les Sept Mercenaires, Rio Conchos ou les Professionnels, et encore d’autres, car plusieurs westerns ont aimé confronter les deux folklores consacrés aux outlaws, celui des mexicains et celui des américains. Cette séquence d’actions sans queue ni tête est fabriquée pour solder à la va vite de maniere tragique, mais malheureusement larmoyante, les comptes d’une romance impossible entre Dee Bishop et la veuve, et d'une rédemption toute aussi impossible des deux frères. Ce sont des antiheros sympathiques joués par des stars mais on ne les fait pas survivre à la fin pour respecter les conventions.
On notera cependant comme souvent avec ce realisateur des raptus iconoclastes tranchant avec la morale bourgeoise : le portrait de la veuve, ancienne prostituée, est sympathique et sincère ; celui de Mace Bishop, qui roule allègrement tous les personnages incarnant les bien pensants du western américain classique ; la derniere scène poignante, où la veuve s’en retourne affligée sans son amour perdu, accompagnée par un shérif dévasté qui a quant à lui perdu presque tous ses hommes et son jeune deputy, joué par Andrew Prine, et tout cela pour rien (car cette femme ne l’aimera pas).
On remarque une fois encore que McLaglen essaye de suivre modestement John Ford dans la combinaison de l’action, de la légèreté et du drame. Il essaye sincèrement de les harmoniser mais il n’a pas pour cela le génie du maître, si bien que se succèdent des ruptures de ton que nous ressentons comme arbitraires. Somme toute, elles sont préférables à une suite bien lisse de bondieuseries et de clichés, ceux que nous inflige parfois ce genre de films. Et la musique de Jerry Goldsmith est toujours magnifique.