De ce que j'en ai vu, les westerns d'Andrew V. MacLaglen sont assez anachroniques, en ce sens qu'ils arrivent après l'âge d'or du western tout en espérant le perpétuer. Pourtant, celui-ci en particulier ressemble à un hommage certes, mais à l'hommage qu'on ferait envers un mort.
Je préviens, la suite de la critique va spoiler, un peu (pas trop quand même).
Bandolero ! est pourtant un film qui affiche son dynamisme jusque dans son titre au point d'exclamation jubilatoire. On y suit les aventures de Dean Martin et James Stewart, qui après le braquage d'une banque sont poursuivis par un shérif opiniâtre qui a oublié son charisme dans la loge. Pour s'échapper plus facilement, ils prennent en otage la belle Raquel Welch qui, surprise en pleine campagne, n'aura que le temps de dissimuler sa trousse de maquillage et son peigne. (Ou donc, d'ailleurs?) James Stewart essaye alors de se faire détester par le plus de personnes possible pour instaurer une tension qui sans cela n'existerait sans doute pas, effort louable. Pendant ce temps, les hommes du shérif, parce qu'ils sont trop nombreux, se font avec obligeance décimer par une troupe de mexicains, les bandoleros du titre, qui semblent posséder le terrible pouvoir de surgir du hors-champ comme des diables hors d'une boîte. Tout le monde se retrouve dans une ville dont le seul intérêt est de servir de décor, c'est toujours mieux que le désert. James Stewart, jamais à court d'une bonne idée, cache ses sacoches façon la lettre d'une certaine nouvelle d'Edgar Poe, en la plaçant en vue de tout le monde. Il n'a peut-être pas de cachettes aussi efficaces que celles de Raquel Welch, qui profite du montage pour se remaquiller. Heureusement, les gars de la bande ils ont lu le script, alors ils font des efforts méritoires pour ne pas la remarquer, cette sacoche qui se balance juste devant leurs yeux. On notera le talent de Stewart, lançant les sacoches de telle manière qu'elles tombent à point nommer pour faire avancer le scénario. Et toutes ces merveilles sont soulignées par la version western spaghetti de On ira tous au paradis, qui sortira pourtant quatre ans plus tard, mais que voulez-vous, le vrai talent, c'est ça.
Bref, on s'amuse bien, c'est plutôt fun. Pour la qualité en revanche, on repassera.