Banel e Adama est une claque visuelle et une œuvre pleine de réflexion. Le cinéma est un art et cette œuvre s’inscrit dans la catégorie artistique du cinéma (car lorsque l’on parle du cinéma comme art l’on ne peut pas prendre en compte tous les films bien sur…). Le problème de ce film c’est qu’il est assez mou et répétitif. Ceux qui ne comprennent pas ma note doivent savoir que, pour moi, un bon film doit être un mélange entre l’art et le divertissement. Et, là, en l’occurrence je ne me suis pas tout à fait diverti.
Cependant ce film offre de nombreux points d’analyses et d’interprétations. Tout d’abord il y a une indubitable réflexion sur la société et l’incapacité d’en sortir. Banel et Adama vont être confrontés à des épreuves pour pouvoir faire leur vie en dehors de toute société et, au final, ils n’y arriveront pas. Cela montre qu’aujourd’hui la vie en société n’est pas réellement un choix de l’homme. L’on comprend aussi que la religion a, elle aussi, un important pouvoir pour maintenir la société et surtout l’ordre social. Historiquement, l’on a pu constater qu’à toute époque la religion était un instrument de pouvoir sur le peuple. Il suffit de parler au peuple de la volonté du dieu pour que celui-ci la suive aveuglément. C’est donc cet aspect du film qui est principalement traité, d’où le choix de l’Afrique qui est encore aujourd’hui un pays très croyant.
Ce que j’ai préféré dans ce film c’est une autre interprétation que l’on peut faire, qui a la particularité de critiquer le comportement des pays occidentaux. En fait, Banel et Adama veulent créer leur propre lieu de vie et de paix en dehors de la société et de ses problèmes. Pour ceux qui aiment la philosophie on peut rapprocher cela de l’épicurisme et de son jardin (lieu de paix et de bonheur indépendant du monde extérieur). Or cela est un comportement égoïste car on ne peut pas vivre tranquillement dans son jardin sans se soucier du monde extérieur, surtout si celui-ci va mal. Et ça, Adama l’a compris et non Banel, c’est pour ça que celle-ci paraît de plus en plus antipathique au fil du film. Adama comprend qu’il a un devoir envers le monde extérieur et veut contribuer à son sauvetage car celui-ci souffre (vaches qui meurent, plus de pluie, tempêtes de sable…). Cela est aussi un message envers les sociétés occidentales, qui sont en grande partie responsables de la dégradation de notre planète à cause de leur impact environnemental. Or les pays occidentaux préfèrent s’intéresser à leurs propres intérêts sans assez prendre garde au réel fléau de notre époque. Ainsi, ce sont nos pays qui vivent dans leur jardin et ce sont des petits villages comme celui de Banel et Adama qui en souffrent.