J'avais déjà remarqué ce film depuis la fin de l'été, quand les bandes-annonces ont commencé à sortir sur internet. Quand j'ai vu ce plan dans la piscine, quand j'ai entendu cette chanson "Hope" de Kid Wise, quand j'ai découvert les visages de Marilyn Lima et de Finnegan Oldfield, j'ai tout de suite su que je voulais aller voir ce film. Un vendredi soir au Majestic, j'y allais sans savoir vraiment ce à quoi m'attendre. Est-ce que j'appréhendais les scènes de sexe, peut-être trop explicites ? À vrai dire, non. Étais-je prête à me prendre une bonne grosse claque dans le visage ? À vrai dire, toujours pas. J'ai regardé Bang Gang (une histoire d'amour moderne) en me demandant si Éva Husson était un génie. En réalité, ce film est excellemment bien fait : des plans tournés lors des heures magiques, lorsque le ciel est rosé mais gardes des nuances de bleu (notamment la scène où George skate devant Gabriel), un scénario hors pair inspiré d'un fait réel américain, une direction d'acteurs exceptionnelle. Mais si une chose m'a marquée lors de tout le film (mis à part les beautés extraordinaires des quatre protagonistes), c'est le jeu des acteurs : Daisy Broom, qui joue la prudente Lætitia, Finnegan Oldfield qui joue le beau et séducteur Alex, Lorenzo Lefebvre qui joue Gabriel, le mec à part qui a beaucoup à dire. Et enfin, Marilyn Lima. Gardez ce nom en tête, car cette jeune fille, qui doit avoir une vingtaine d'années, est le nouveau visage du cinéma français, une Adèle Exarchopoulos blonde, avec ses airs de rebelle, ses t-shirts trop grands et son skateboard. Marilyn, dans le rôle de George (mention spéciale au choix du prénom, j'adore quand les filles portent des noms masculins), est absolument parfaite. Dans sa voix délicatement enrouée, dans ses gestes, dans le velouté de sa peau et dans sa façon de dire "ça vous dit un jeu les baltringues ?". Marilyn Lima et son style vestimentaire absolument parfait, de sa salopette en jean à son ciré jaune en passant par ses chaussettes. Ce film était une claque cinématographique, grâce à son jeu d'acteurs, son éthestisme, sa bande-originale (merci White Sea) et ses intentions : rendre hommage à une génération-SIDA (le fait divers réel date des années 1995) tout en évoquant la génération Y, des sextapes et des trucs qui tournent sur Facebook. Un premier film admirable, que j'aimerai vraiment voir sélectionné aux Césars 2017. Merci Éva Husson.
Tu sens ça ? L'énergie qui circule entre toi et moi ?