Kerry James nous revient donc sur Netflix pour offrir une suite à son premier film “Banlieusard” qui avait été un succès. On se retrouve dans la continuité des événement du premier. L’immersion est donc très rapide. Au-delà d’être un film de quartier, Banlieusard 2 conserve cet aspect conscient qui incite à la réflexion. Cela le différencie des autres films dans le genre.
De nouveau nous accompagnons les frères Traoré dans leur évolution au sein d’un quartier sensible de la banlieue parisienne. Revoir ces personnages auxquels on s'était attachés est un vrai plaisir. Le côté rebelle de Noumouké ne cesse de s’accentuer. Il suit les pas de son grand frère Demba. Ce dernier est d’ailleurs sur la voie de la rédemption après avoir frôlé la mort. Finalement, il n’y a que le troisième Soulaymaan qui ne se détourne pas du droit chemin. En revanche, la dynamique est trop proche du premier pour apporter une réelle nouveauté.
La première partie du film est donc consacrée au personnage et la continuité de leur cheminement. Même si nous sommes sur des bases connus, cela reste très prenant. Il faut dire que Bakary Diombera, Jammeh Diangana et Kery James vivent pleinement leurs personnages. On regrette toutefois qu’à la différence du premier, les rôles secondaires sont ici beaucoup moins efficace. Il y a certes Slimane Dazi et Foued Nabba mais leur présence n’est pas autant marquée.
C’est le départ en Afrique qui est le tournant du film. A partir de ce moment-là, les choses commencent à coincer. La dynamique de Banlieusard 2 s’effondre totalement tellement le changement de cap est radicale. Alors que plusieurs intrigues ne sont pas résolues, il va falloir attendre que cet interlude passe pour reprendre le film sur un bon rythme. En soit, cette partie sur les terres des ancêtres des Traoré n’est pas mauvaise, au contraire, mais elle s’intègre trop mal au reste. C'est d'autant plus frustrant que la dernière partie est très réussie. Comme pour le premier, on ressent une intensité. Ils reviennent en France pour conclure les différentes trames qui avaient été ouvertes. Cependant, au vu du peu de temps qu’il reste, cela se fait dans la précipitation.