Comme son titre l'indique, Barabbas propose de retracer la vie romancée du personnage biblique qui, pour rappel, est le bandit qui fut épargné de la crucifixion par le peuple à la place de Jésus. On peut déjà saluer l'originalité de centrer un film sur un personnage aussi obscure et méconnu que celui ci.
Le film débute donc sur la présentation de Barabbas et sa vie de bandit en Palestine, son arrestation, le fameux passage où Barabbas est libéré puis la crucifixion de Jésus. Après cela, Barabbas tombera dans une sorte de mélancolie qui le conduira à nouveau dans le crime avant d'être de nouveau arrêté puis condamner pour de bon. A partir de là, le personnage se retrouvera esclave dans une mine, dans une villa romaine puis gladiateur au cirque, toujours accompagné d'un chrétien avec qui il se liera d'amitié.
Le film ne brille pas vraiment pour le côté peplum. L'esclavage, les gladiateurs, tout ça on le retrouve dans tous les peplums et en mieux. Il n'y pas de scène réellement spectaculaire, y compris celles du cirque, et à ce niveau là le film parait bien fade à côté de films comme Ben Hur, Spartacus ou Cleopatre. De plus le film à tendance à trainer en longueur et il aurait facilement pu être raccourci de plusieurs scènes sans que cela ne nuise à l'intrigue. Donc pas grand chose à retenir des scènes d'actions, si ce n'est le regard de psychopathe de Jack Palance dans la scène du char...
Néanmoins, là où le film fait preuve d'une réelle originalité c'est dans le traitement du discours religieux.
Barabbas est un film qui surfait sur la vague des peplums religieux qui étaient populaires à un moment (Ben Hur, Quo Vadis, La tunique,...). Mais, alors quand dans ces derniers, on avait l'habitude de retrouver un traitement religieux qui tendait vers le "spectaculaire", où Dieu rendait service au héros à grand coups de miracles, ressuscitant les morts, guérissant les lépreux, apparaissant dans le ciel, ect...
Barabbas, au contraire de ces films là, ne tombe jamais dans le grandiloquent pour traiter de la religion. Les doutes intérieurs de Barabbas suite au fait d'avoir été sauvé à la place du Christ et sa conversion à la foi chrétienne est mis en scène de manière subtile. Ici, par d'intervention divine qui fait ouvrir les yeux du héros en ressuscitant ses proches morts ou en le tirant d'une situation périlleuse, ce sont les valeurs de patience et de confiance qui sont mises en avant. Barabbas est décrit comme un homme antipathique, rustre et égoïste mais tout de même attachant car réellement humain dans ses interrogations. Il est à contre courant des héros naifs que l'on a l'habitude de retrouver dans ce genre de film. Son évolution vers la foi chrétienne sera lente et semée d'embûches.
En ce sens le film offre une vision de la religion pertinente qui contraste avec les autres films du genre. Je ne vais spoiler la fin, mais la scène finale est magnifique et renferme toute l'essence du christianisme. Barabbas est assurément le seul péplum qui traite de manière profonde et intéressante la question de la foi.