On l'avait noté sur un coin de table en regardant la série Pam et Tommy (pas si mal, si jamais vous voulez la tenter), tombant avec une certaine compassion devant la scène où Pamela Anderson se rend au cinéma pour voir son propre film Barb Wire et est bouleversée par la méchanceté des spectateurs hilares ou grossiers. Difficile, en découvrant ledit film, de garder sa compassion, tant il est mauvais. Barb Wire est un navet dans toute sa splendeur, une adaptation ratée du personnage apparu dans les pages des comics de la maison Dark Horse en 1993, un pari fou qui est tombé à l'eau. On voit d'emblée que ce film d'héroïne badass qui se sert de sa plastique sulfureuse comme d'une seconde arme (après ses flingues) rêve de devenir une saga, qui reverrait venir sa belle dangereuse ou un autre héros prêt à remettre de l'ordre dans un monde de pourris, ce qui est surtout gênant quand on remarque à chaque plan qu'il rate son coup, tape à côté, est ultra ringard, s'appuie sur le jeu inexistant (caricatural) de Pamela, cadre trop souvent sur ses pare-chocs avant et arrière (on sait à qui s'adresse ce film, une rasade de beauferie pour les autres), tente des vannes assez nulles, et n'a à nous offrir qu'un peu d'avant-gardisme avec son héros féminin qui botte des entrejambes à tire-larigot... Si seulement on avait filmé ce héros avec respect (les cadrages sur le décolleté et les fesses toutes les deux minutes sont évidemment au service de la plastique légendaire de Barb Wire, mais ont tendance à nous soûler rapidement, ou attirer les commentaires grivois puérils...), peut-être que ce film de comics aurait lancé la mode dont il rêve naïvement.