En t'attendant j'avais les joues roses, maintenant j'en connais un qui va avoir le cucul rouge

Étape 1 : 2016, annonce du projet

Je suis en transe, le Mathieu va nous dépoussiérer le genre tellement ampoulé du biopic, il va leur montrer qui c'est Raoul, et Jeanne Balibar en Barbara, ouiiiiiiiiiiii ouiiiiiiiiiiii ouiiiiiiiiiii

Étape 2 : mai 2017, Cannes, le film est présenté en ouverture de la section Un certain regard

Je suis en transe bis, le buzz est puissant, les échos excellents, je te veux je te veux

Étape 3 : juillet 2017, l'affiche est dévoilée

AVC devant Jeanne sur fond rose, c'est pas possible d'être aussi sublime, je te veux là maintenant tout de suite

Étape 4 : 6 septembre 2017, sortie du film en salles

Les médias sont dithyrambiques, méfiance

Étape 5 : septembre 2017, les jours passent

Dorénavant le PAF est unanime, ce film est un MONUMENT, j'ai peur, très peur

Étape 6 : 28 septembre 2017, c'est quoi ce bordel ?

Pour la première fois avec Amalric, je ne ressens rien, pas d'émotion, pas de plaisir, pas le moindre enthousiasme, ni colère non plus, juste un grand rien. J'ai le sentiment terrible que Mathieu s'en fout de Barbara et donc du spectateur, non celle qu'il n'a jamais cessé d'aimer, c'est Jeanne, alors il la filme sous toutes les coutures, sous tous les angles, et c'est long, terriblement loooooooong. Mais alors pourquoi ce film semble si froid, pourquoi cette passion amoureuse ne transpire à aucun instant alors qu'elle devrait nous sauter à la figure à chaque seconde ? Je pense que je n'aurai jamais la réponse, à moins que je n'appelle le psy de l'homme que j'ai vu pratiquer une masturbation cinématographique durant 97 minutes.

"Se planter de temps en temps, tu sais Mathieu, c'est humain, mais là je me suis presque senti trahi : t'as pas été généreux là Mathieu, et ça c'est plus grave."