Barbare possède une trame narrative héritée de Psychose, à savoir qu'il voit tous ses enjeux et son contexte bouleversés en plein milieu de son intrigue. Cependant, comme le soulignait Hitchcock lui-même, ce procédé a ses revers car il est difficile de recréer en cours de route de nouveaux personnages et situations.
Manque de chance, Barbare tombe totalement dans les travers décrits ci-dessus. Après une première partie efficace et sous haute tension, la seconde ne parvient plus à générer de surprises. Pire, elle s'enfonce dans un grotesque qui ridiculise la mythologie soigneusement mise en place tout au long du film.
Le visionnage se termine donc sur une touche amère, ce qui est dommage car le début est assez passionnant et recèle de bonnes idées, notamment celle de présenter une petite maison dont le sous-sol donne sur un immense complexe souterrain. De par son gigantisme et la peur qu'il se passe des choses sous la surface terrestre, ce concept revêt des atours lovecraftiens et est magnifié par la mise en scène de Zach Cregger qui filme chaque niveau du sous-sol comme un puits de plus en plus profond débouchant sur des ténèbres totales et infinies. On se croirait dans une matriochka inversée.
Bref, Barbare mérite qu'on le regarde pour sa première demi-heure et on espère que Cregger pourra s'attaquer à un nouveau projet avec cette fois, un meilleur scénario...