Les pirates, les trésors, l'aventure, la mer... à chaque (rare) fois que je me lance un film de pirates, mes rêves d'enfance reviennent et j'ai juste envie de me plonger dans une aventure palpitante où ces éléments sont au rendez-vous.
En nous racontant la traque du fameux Barbe-Noire, Raoul Walsh portait haut mes espoirs et s'il fait plutôt bien le job, ça reste quand même une déception, en partie car j'en attendais surement trop vu le réalisateur et le sujet. C'est dans certains personnages que le film trouve son salut, au détriment, malheureusement, d'autres, de l'histoire mais surtout de la mise en scène où Walsh se montre bien moins inspiré que dans les films de gangsters qu'il a réalisés et que j'ai eu l'occasion d'admirer.
Quand on évoque Barbe Noir et les pirates, on pense, inconsciemment ou non, à l'aventure et aux rêves les plus fous, notamment d'or, de vins et de femmes ! Pourtant ici, ça manque justement d'aventure, de parfum de voyage, de souffle quoi ! Alors que justement, le scénario avait tout pour nous donner ça (poursuite en mer, combat, abordage etc) mais il est assez maladroit, les rebondissements sont prévisibles tandis que Walsh ne le sublime jamais vraiment avec une mise en scène manquant de nervosité, de puissance et d'envolé. On ne ressent pas vraiment grand-chose tandis que certains personnages, notamment Edward Maynard, sont mal, ou pas assez, exploités (et certains acteurs manquent clairement de charisme).
Il y a quand même pas mal de bonnes choses, à commencer par Barbe Noir himself, campé par un Robert Newton savoureusement dans l'excès, malin et méchant à souhait. Il porte vraiment le film sur ses épaules tandis que l'ensemble et le cadre de l'histoire restent quand même sacrément chouettes, avec un beau technicolor, des passages sur la mer vraiment bien sympas, un certain sens du rythme ou encore une magnifique Linda Darnell, mais rien qui empêche d'avoir de grands regrets, surtout avec un sujet pareil et Walsh aux commandes.
Bref, c'est vraiment une déception malgré quelques points positifs, Walsh ne nous fait pas ressentir ce parfum d'aventure et de sensations fortes au cœur des Caraïbes et se montre plus maladroit qu'autres choses.