Un film auquel je n'ai pas totalement adhéré, je l'ai trouvé un peu grossier et cliché dans un premier temps. Le traitement des violences policières me semble un peu forcé. Mais le film réussira à nuancer son propos, avec un traitement de la violence assez ambivalent et plus subtil qu'il ne pourrait le paraitre, avec un certain humour qui fonctionne plus ou moins, avec certaines blagues ou références que je n'ai pas comprises, mais ça doit être de l'humour algérien. Le personnage de Malek me semble plutôt réussi, en étant un peu ambigu, il est d'ailleurs joué par Sofiane Zermani, aussi connu sous le nom de Fianso ou Sofiane, qui est apparemment rappeur, mais je ne connais que trop peu cette partie de sa carrière.
Et quelle est cette manière de porter les masques ? Déjà, c'est censé être le confinement, mais c'est toujours en train de se promener à droite à gauche, et leur masque n'est jamais mis correctement ou pas du tout, avec la fameuse mode le mettre entièrement sous la mâchoire.
Au casting, on retrouve d'autres têtes bien connues, comme Eye Haïdara, que j'aime toujours beaucoup, qu'on avait d'ailleurs vu l'année dernière dans "Le Paradis", avec un certain Khalil Gharbia, qu'on retrouve dans ce film aussi, bon à vrai dire, c'est la principale raison pour laquelle je l'ai regardé. Il y rayonne toujours autant, et son personnage aurait pu être vraiment intéressant, malheureusement pour moi son traitement est en partie raté. Le final du film est pour moi trop bâclé à son sujet, à la fois trop léger et trop expéditif, alors certes, cela participe aux nombreux non-dits qui peuvent ronger une communauté, mais cela m'a empêché d'avoir un minimum d'empathie pour la situation, voire même un manque de compréhension quant à la situation, mais je ne spoilerai que dans le paragraphe suivant.
On pouvait déjà être intrigué par la présence de Khalil Gharbia au casting, sur ses deux seuls longs-métrages, il a joué un personnage gay, il semblait presque attendu qu'il le soit ici aussi. Mais la manière dont on apprend cette information est à peine perceptible, avec l'une des fameuses phrases "la journée, ils redeviennent hétéros, et des bonhommes" (citation à peine contractuelle). Mais à vrai dire, je n'ai pas tout compris concernant les relations entre chacun. Donc cela m'a un peu déçu que cela soit aussi caché, comme s'il fallait refouler ce sujet au sein même du film. C'est pourtant un sujet très intéressant, sur la honte que cela peut procurer, et le tabou qui pourrit ce type de situation dans une communauté donnée.
Bref, pas totalement convaincu par ce film, il a ses quelques qualités, joue avec les clichés pour mieux se les réapproprier, mais il se révèle assez bancal, et la subtilité, les non-dits, l'ambivalence ne me paraissent pas contrebalancer ses défauts qui plombent le film. Il a un peu le goût de la chorba en boite, finalement.
(Vu le 1 novembre 2024 au cinéma)