ABSURDE, CRÉATIF, INTELLIGENT, DRÔLE ET POLITIQUE, BREF... IMPÉRIAL!

⚠️⚠️⚠️ ATTENTION SPOILERS⚠️⚠️⚠️

"Un film Barbie... WTF ?!"

Si y’a bien une chose qu’on est en droit de se dire à l’annonce d’un tel projet, c’est bien ça. Perso j’ai déjà vu des images lointaines de films Barbie en dessin animé, et je pense deviner l’abyssal niaiserie cliché… donc en film, c’est quand même pas le plus excitant…

Mais à l’annonce de Margot Robbie et Ryan Gosling, au vu des carrières et des choix pertinent de ces deux grands d’Hollywood, on est en droit d’être intrigué, pourquoi feraient-ils un projet pareil s'il est ringard et cliché comme on l'imagine? Et là... la bande-annonce arrive et c’est la stupéfaction. De mon côté, je ne savais pas trop à quoi m’attendre hormis son côté délire assumé et un peut-être un côté Les Visiteurs parce que Barbie chez nous, ça peut être drôle, mais est-ce que ça sera juste un bon délire un peu marrant, ou vraiment un plaisir coupable … Est-ce que ça l’est?

Je ne vous cache pas que j’ai BEAUCOUP à en dire, tellement j’y ai vu des détails intéressant et qu’il y a un mélange de thèmes que je trouve tellement intelligent… donc ca va être long 😅.

Et bien Barbie est bien plus qu’une simple comédie absurde… Il n’est pas seulement une comédie, il n’est même pas un film pour enfant. Et cela se voit dès l’intro du film, où on est même pas sûr que tous les adultes auront la référence, tellement 2001: L’odyssée de l’espace est une œuvre très cinéphile, ou en tous cas difficile à se bouffer, donc les enfants y’a PEU de chance qu’ils la comprennent. Mais référence parfaitement utilisée puisque narrativement ça a un sens, et juste ça, c’est osé, et C’EST DRÔLE! Et je vous avouerais que, le teaser déjà au thème de 2001, étant assez lointain, j'avais pas souvenir de suite de la vanne. En fait aux première images je sentais un côté intro de 2001, mais sans me rappeler de suite. Mais même en ayant compris, c'est suffisamment bien fait pour en rire. Rien la poupée en l'air, j'me suis vraiment demandé quelle transition ils avaient fait. Et quand j'ai vu le titre, j'ai RIT d'une force xD.

Le reste du film, dans Barbie Land, ça enchaîne les idées visuelles entre l’esprit plastique et factice et le cartoonesque des plus kitch et absurde parfaitement assumé, que ce soit dans ses décors, avec en plus ces références au panneau Hollywood et même le Mont Rushmore, ses accessoires et ses effets de motion design. Les costumes c’est pareil, outre le fait que ce soit les seuls éléments semblables à notre réalité, ils sont très inspiré, très créatif, très variés, bref… en terme de direction artistique, de crédibilité et d'inspiration, c’est du jamais vu au Cinéma… à mon avis, toute cette direction artistique, en plus des costumes, auraient le mérite d’être au moins nommés aux Oscars 2024. 

Pour ce qui est du scénario, l’histoire commençant par une journée standard parfaite, on pose les principes, les règles et les normalités… puis 2ème réveil, le film commence à déconstruire, démystifier, Barbie connaît des galères simples, et l’élément déclencheur pour le passage dans le vrai monde n’en sera que plus absurde. Le film utilise les principes de jouets jusqu’au bout, l’interaction avec les accessoires, les gestuelles, les dialogues, ce délire mélangé en apparence à des humains est dingue. Et je pense même que les effets motion design sont peut-être une représentation du kitch des mêmes effets que dans les pub à l'époque et/ou aujourd'hui.

Le passage vers le vrai monde pareil, très créatif, je suppose un hommage à tous ce qui est théâtrale, avec ces décors peint sur surface plate, couleurs très vives, un bonheur créatif et visuel! 

Ainsi nous rentrons dans notre monde, et c’est là que ça devient intéressant, car au delà de « Holala c’est rigolo ils sont différents et comprennent rien » il y a une vraie réflexion sur leur place et le regard des gens… les gens pourront être admiratif ou très ironique, mais la majorité va les juger. Et ça peut paraître too much, mais je suppose que ça existe. Et Barbie disant sans filtre leur absence de sexe, et dis de manière aussi naturelle déjà c'est drôle, mais c’est logique et inattendu. Et le coup de la garde à vue après la baffe en réponse à l’agression sexuelle, est j’imagine le reflet du fait que la femme n’est pas cru entant que victime.

Le film enchaînera côté Barbie pas mal de thèmes assez variés, commençant par la beauté et la tristesse du monde, voyant les gens rirent, passer de bons moment, mais aussi déprimer… elle y verra dans ses pensées la nostalgie passée avec la fille qu'elle doit retrouver, et cette petite scène avec la vieille dame, magnifique, touchante et drôle, bref, un petit bonheur! (Dame qui apparemment est la vraie fille de la créatrice de Barbie)

Elle se rend compte que ses visions de la fille avec qui elle jouait et qu’elle avait vu grandir était en fait la mère, ce qui parle de nostalgie, d’enfance et l’identification à son jouet, sachant que les 2 sont toujours connectés, d’où la défaillance de Barbie, donc ça créer un vrai truc entre elle scénaristiquement fort. Ainsi que sa fille, qui est l’ado qui ne croit en rien, en pleine crise et prend le monde de façon très péjorative, à raison en partie.

On y découvre Mattel, cela peut paraître peu subtile et très autocentré, mais c’est heureusement bien plus malin que ça puisqu’il s’agit de caricaturer l’entreprise via le patriarcat, avec un discours de « Oui c’est vrai, mais quand même ça va ».

Après, autant je trouve la scène drôle car ça enchaîne, autant, dommage que le film dise "tous les hommes ici aiment les femmes", est-ce pour dire qu'ils ne sont pas misogyne, ou pour dire qu'ils sont tous héréros? Ce que je trouverais un peu dommage car le fait d'inclure un gay justifierait bien plus leur coté inclusif. Mais sinon, plus avec cette belle métaphore où Barbie doit rentrer et se faire attacher dans sa boîte, les hommes à l’arrière fermant progressivement les plastiques à ses poignets, représentant sa liberté pour la faire re-rentrer, l'enfermer dans sa condition, mais fini par s’en retirer comme pour s’émanciper... sans un mot... je trouve ça très fort!

Et je terminerais par l'échappatoire de Barbie qui passe outre les mini barrière à la sortie, les entrepreneurs eux, trop bêtes et trop sur leur principes, veulent l'ouvrir avec le badge. Possiblement un belle critique des principes fermés et étriqués de l'administration et autres domaines d'affaires.

Et on en vient enfin à Ken, et on se rend enfin compte que Ryan peut JOUER!!!

Ouais, je fais parti de ces personnes qui trouve Ryan d'un monotonies un peu insupportable et pas touchante du tout... mais LA il réveille ENFIN pas mal de ses talents.

Ce qui est FOU, le mec rit, est triste, joue la caricature, le connard, le mec trop sûr de lui, puis beaucoup moins sûr, il chante, il danse et putain il est doué, il pleure, il est touchant, MEC… WOAW!!!

Bref, Ken qui est l’enfant de 13 ans qui découvre le vrai monde et se rend compte qu’en fait, les hommes sont quasi omniprésents (ce qui n'est pas totalement faux, que ce soit en politique, en chef d'entreprise les plus "puissants", en réalisation Cinéma ou autre domaine qui m'échappe), ce qui est l’inverse de Barbie Land, rien que le nom, où les Ken sont secondaires et n'ont pas leur chez eux de montré. Ce qui ici fait un excellent parallèle avec notre monde, mais prend bien sur le patriarcat de la façon la plus parodiée avec un style presque à la Fatal.

Et c’est là que le film prend une tournure géniale, Barbie se rendant compte que son monde n’est plus comme avant, elle en déprime. Ce qui est une magnifique interprétation de n’importe quel humain qui doit changer de vie, personnelle ou professionnelle, à qui ça fait mal. Mais le changement est une suite logique et normal, difficile à assumer, mais il faut passer par là, et dans le cas de Barbie, ça sera un mal pour un bien. 

Et c’est là qu’est je pense LA scène qui fait « scandale », puisque Greta ne fait plus dans la dentelle, afin de re-motiver Barbie, le discours de la mère va tirer à balle réelle. Et je trouve au contraire que même si c’est destiné au femme, ça n’est jamais uniquement des problèmes lier à elles, tout le monde peut s’y reconnaître pour beaucoup de choses. Mais j'imagine que le discours fait du bien à toutes celles sont subissent un peu la société, personnellement, professionnellement, financièrement et entant que mère.

A tous ceux qui lèvent les yeux et soufflent devant cette scène, le message n'est JAMAIS contre les hommes, mais uniquement contre la société qui les freine, les frustres et les fait se sentir pas à l'écoute, comme leur fait des remarques pour qu'elles ne balancent pas leur fierté de façon trop prononcer, alors que beaucoup d'hommes le font.

Comme la chanson "Suicide Social" de Orelsan, seuls les concernés le prendront pour eux, les autres, ne pourront qu'en rire ET encourager la démarche pour l'égalité.

Après libre à vous d'être en accord ou pas avec la façon de dire, la réalité et là, les médias nous en disent chaque semaines des nouvelles, donc rien n'est mensonge et tout est sincère. Le film s'exprime à travers elles, alors on les écoute et on avance.

Et bien sûr les Ken vont se faire remonter les bretelles due à leur arrogance. Et je dois dire que cette façon parodique de mettre les Barbie en nunuches face aux Ken, que ce soit Le Parrain, Photoshop et les sport, m'a bien fait rire.

Et on en vient à la finalité de l’histoire, où on veut éviter l’happy end classique, ici Barbie le dit, elle ne sera pas avec Ken, elle ne l'aime pas... MINCE, la héroïne n'est pas en kiffe sur le "héros", fichtre! Et préférerait vivre sa vie dans un monde où elle n’est plus l’idée, mais bien la créatrice, face à la créatrice de Barbie qui comme lui dit comme elle le dirait à sa propre fille, qu’elle est libre de ses choix, la mise en scène proposant des plans et un montage des plus intimiste, nostalgique, touchant, bref, absolument merveilleux, sur les femmes, petites et grandes. Lachant la main de sa créatrice comme elle lâcherait les mains de sa maman, pour enfin devenir une femme accomplit.

Plus cette dernière scène nous faisant croire à un entretien d’embauche ou juste un premier travail, qui en fait, la seule vanne qui peut être véritablement féminine, et un peu « gênante », cette fin est PARFAITE!

Bref….. POUR CONCLURE!!!

Je vous le cache pas, hormis la petite non subtilité du film qui peut être soulignée comme un défaut et un léger manque de rythme par instant, je ne pense pas avoir vu un blockbuster aussi créatif, aussi inspiré, aussi beau, aussi drôle, aussi touchant et aussi intelligent et brillamment mélangé, depuis longtemps.

Le film regorge d’idée de mise en scène et de petits piques sur les femmes. Rien que Barbie ayant les pieds plats, qui va chez la poupée bizarre en talon en disant « J’aurais jamais mît des talons si j’avais toujours eux les pieds comme ça », je ne suis pas une femme, je n’ai jamais porté de talons, mais c’est drôle!

Donc ouais, je trouve ce film assez incroyable, il est un mélange de comédie absurde et satirique, de drame, de moments calmes et touchant, de comédie musicale et de politique. Pour moi c’est un GRAND FILM!