J'aurais tellement aimé apprécier ce film ne fut-ce qu'un peu, mais c'est rigoureusement impossible.
A chaque fois que le film réussi quelque chose un minimum (son début, le monologue de Gloria vers la fin, la chorégraphie de la comédie musicale, le dialogue entre Ruth Handler et Barbie), la scène suivante m'a donné de l'urticaire en se vautrant complètement.
Le caca méta rose bonbon n'en reste pas moins du caca.
Certains se gargariseront sans doute sur la "profondeur philosophique" du bidule. Grand bien leur fasse s'ils parviennent à ne pas étouffer de rire dans leur tentative d'analyse existentialo-beauvoirienne.
Je n'ai rien contre l'idée de base de critiquer aussi bien le patriarcat de notre monde que le féminisme utopique de Barbie-Land qui en inversant les rôles démontre qu'il est aussi stupide et à coté de la plaque qu'une société dominée par les hommes, le problème n'est pas là. D'ailleurs ceux qui verraient en Barbie une attaque contre les hommes n'ont sans doute pas compris grand chose au film!
Le problème, c'est que le film n'est pratiquement jamais drôle (dédicace spéciale à Will Ferrell aussi rigolo qu'une pendaison de femmes afghanes en place publique), en fait des caisses, et est mal construit!
Le décalage entre la vie de Barbie-land et le monde réel est de suite désamorcé par le procédé narratif choisi (le monde réel est au courant de l’existence de Barbie-Land et tout le monde trouve ça normal). N'est pas Last Action Hero qui veut.
On peut citer tout de même un département des décors qui fait le boulot, surtout pour l'univers de Barbie-Land, une Margot Robbie et un Ryan Gosling qui se démènent, et quelques trop rares scènes réussies (encore une fois, son début, le monologue de Gloria vers la fin, la chorégraphie de la comédie musicale, le dialogue entre Ruth Handler et Barbie). Mais bordel qu'est-ce que ce film m'a agacé, non pas à cause de son discours, mais à cause de sa médiocrité d'ordre générale que ce soit dans sa structure, comme dans l’enchaînement pataud de bon nombre de scènes.
Rien ne s’enchaîne particulièrement bien, donc, et on ne croit pas une seconde aux relations entre les divers personnages (surtout entre Gloria, Sasha, et Barbie). Rien ne touche réellement sa cible non plus (ou les émotions mis à part en ce qui me concerne, un agacement féroce face à un pareil gâchis de talent).
Barbie, se base sur un high concept qui se voudrait dans la droite lignée de ce qu'avait développé The Lego Movie (bien plus réussi sans aucun doute). On peut d'ailleurs lui faire la même critique concernant le coté publicité géante pour la firme en question: ici Mattel qui paraîtra cool de s'être prêté au jeu de l'auto-critique méta en diable.
On peut aussi comparer Barbie à un Last Action Hero, mais uniquement pour souligner à quel point l'un peut-être raté quand l'autre est réussi.
A travers sa militance idéologique (avec laquelle je ne suis même pas en désaccord bordel!), Barbie est une brillante démonstration que parfois, l'enfer cinématographique est pavé de bonnes intentions.