Arrivé sans grand espoir, reparti étonnamment surpris : Barbie est de ces films dont vous n'attendez rien mais qui arrivent à vous convaincre que finalement, faire un long métrage sur une poupée en plastique n'était pas une si mauvaise idée.
L'aventure partait pourtant de loin, le thème vu et revu (la sempiternelle critique du patriarcat), les têtes d'affiches annonçant une énième production américaine botoxée et caricaturale (Margot Robbie et Ryan Gosling) et pourtant... Greta Gerwig parvient à traiter le poncif de la domination masculine sous un angle résolument détonnant en exploitant intelligemment, et avec une autodérision nécessaire, la plastique exagérément sculptée des personnages Mattel.
L'humour est évidemment au centre des péripéties des deux poupons qui se retrouvent confrontés au monde réel. Cependant, la critique de notre vision des relations hommes-femmes n'est jamais loin, mais force est de constater que le résultat est là : le public (y compris la partie masculine de l'audience) rit de bon cœur, le message passe.
Si le film peut passer à certains égards pour un placement de produit géant (le moins que l'on puisse dire c'est que cet objectif est largement atteint au vu de l'explosion des chiffres des ventes de la poupée), on ne peut s'empêcher de saluer le coup d'estoc porté à ceux qui voudraient réduire la femme a l'état d'objet (de poupée oserais-je dire ?).
D'ailleurs, ceux-ci ne s'y sont pas trompés puisque à l'heure où ces lignes sont écrites, l'Algérie, le Koweït ou le Liban ont décidé d'interdire la projection du film, raison de plus pour aller le voir de toute urgence.
Tremblez pauvre fous à la masculinité aussi fragile qu'un talon aiguille : Barbie arrive.