Barfly
6.9
Barfly

Film de Barbet Schroeder (1987)

Barfly est une franche désillusion. Et c'est avec toute la sympathie pour Barbet Schroeder (qui a mis sept ans à faire ce film !) que l'on avoue notre déception sur ce film, pourtant sélectionné à Cannes à sa sortie en 1987. Voici le mélange incestueux d'un cartoon et d'un polar des années cinquante. Clairement, le film n'a pour lui que son casting attirant (Faye Dunaway et Mickey Rourke), car sa mise en scène à l'emporte-pièce nous jette tantôt dans l'ennui le plus profond, la déception (surtout lorsqu'on s'aperçoit que le nom de Mickey Rourke n'est qu'un argument de vente : il passe tout le temps du film à faire la même tête placide quelle que soit l'émotion de son personnage, un jeu illisible) et surtout l'incompréhension de sa forme. On nous soule avec les clichés du film noir (les bars aux grands néons, la musique jazzy, la potiche du bar qui s'approche du bel inconnu et devient son objet à protéger - le traitement des femmes dans Barfly nous a donné des crampes d'estomac -, les bagarres qui reviennent toutes les deux minutes) auxquels on mêle un style cartoonesque qui ne va pas du tout au teint de Barfly : bruitages de dessins animés, bagarres tournées en dérision qui deviennent un running-gag lourdingue et les situations ridicules (lorsque le personnage veut arrêter le mari qui bat sa femme, et que cette dernière


dit adorer que son époux la batte


... Outre le côté machiste - encore, cela n'arrête pas de nous gonfler -, on ne rit pas franchement du cocasse de la situation). On referme le film comme une boucle qui nous ramène au début, sans évolution, sans avancement des personnages, et en revoyant de nouveau la scène de départ à l'identique, une vraie impression d'avoir perdu deux heures. L'émotion est totalement absente, au profit des éternelles scènes de Mickey Rourke qui boit et qui fume, il faut croire que cela nous passionne. Avec la finesse d'un troupeau de pachydermes, Barfly tente un mélange de clichés qui ne fonctionne pas du tout.

Aude_L
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Deauville 2020

Créée

le 17 oct. 2020

Critique lue 169 fois

Aude_L

Écrit par

Critique lue 169 fois

D'autres avis sur Barfly

Barfly
JZD
8

Poésie, amour et whisky.

Dans la vie d’Henri Chinasky ça sera plutôt dans l’autre sens, parce que tout commence par un bon, au moins un, pas forcément bon, verre de whisky. Rien de tel pour lui mettre la tête à l’amour. Et...

le 5 sept. 2012

17 j'aime

4

Barfly
Ticket_007
7

La vie en "Nuit d'ivresse" !

Film à part ! Du coup (de rouge, ou tout autre !), l'envie de le voir au plus vite et celle de l'éviter à tout prix s"équilibrent. Parce qu'il est signé du cinéaste de la marginalité : drogue...

le 4 nov. 2015

14 j'aime

12

Barfly
Pedro_Kantor
9

Critique de Barfly par Pedro_Kantor

Barfly. Traduit dans la langue de D'Ormesson, on obtient pilier de comptoir (littéralement c'est mouche (fly), de comptoir (bar)). Un film puissant. Barbet Schroeder nous y décrit les errances...

le 24 déc. 2010

7 j'aime

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

49 j'aime

The Substance
Aude_L
9

Notre Palme d'or 2024 !!!

On sortait de plusieurs drames "qualitatifs mais pompeux" (on va le dire poliment) dans ce Festival de Cannes 2024, alors quand vous vous asseyez en bout de rangée (Team Last Minutes), et que le papy...

le 28 mai 2024

41 j'aime

Mulholland Drive
Aude_L
5

Tout le monde adore...sauf moi (snif).

Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est...

le 9 oct. 2021

41 j'aime