Posons le contexte. Nous sommes en 2016. Septembre. C'est le festival du cinéma de Toronto. Un film est présenté. Barry de Vikram Gandhi. Un biopic sur les jeunes années de Barack Obama. Je suis dubitatif. J'aime pas trop l'idée. Obama étant encore une politicien actif, faire un biopic me parait très prématuré. Je m'attends à un film lisse, d'une qualité semblable aux longs téléfilms de l'après-midi. Je décide donc de ne pas regarder.
13 avril 2020. Confiné. Je décide de m'abandonner à ce film, faute de véritable concurrent sur le moment.
Nous avions dit "téléfilm lisse" ? Il n'en est rien, et c'est un très grande surprise. Une bonne surprise. Barry est une œuvre sensible et complexe. Elle dépeint un Barack Obama étrange, tiraillé par ses cultures. Et faute de s'identifier pleinement à une culture, il s'identifie à aucune. C'est l'histoire d'un jeune étudiant qui n'a pas d'identité mais des idées pleines la tête.
Brillamanent mis en scène, Barry raconte une histoire. C'est l'histoire d'un jeune en quête d'identité, une quête parfaitement et intelligement cloturé lors de la dernière image.
Rares sont les films à être intelligent, à être doux et pourtant si ouvert. C'est un film qui pose des questions à travers la recherche de Barry. Qui est-il ? Un jeune immigré noir ou un étudiant de l'IVY League ? C'est la question du film.
Réalisation sans véritable apport, mais une mise en scène qui ouvre son coeur. Il y a une sensibilité derrière qui se cache et qui, petit à petit, se dévoile. C'est un pari réussi.