Ce film est une peinture. Kubrick, tel un peintre représentant le plus beau paysage qui soit devant ses yeux, se levait tôt, vers 4 ou 5 heures du matin, pour obtenir la meilleure lumière possible, et les meilleures couleurs. D'où ce ciel d'aquarelles majestueuses, paradisiaques, évoquant un Eden passé et oublié, lors de l'un de ces duels mémorables présents dans le film. Le perfectionnisme de Kubrick trouve ici son sens dans une prouesse technique - et historique - digne de l'expérimentation d'un Hitchcock : certaines scènes de jeu sont filmées en "luminosité d'époque", avec des ...bougies. L'une des raisons qui fait qu'il s'agit là du film de Kubrick préféré de Martin Scorsese. Échec cuisant à sa sortie, le film n'a pas été compris ; Kubrick voulait "simplement" démontrer que l'ascension sociale et culturelle d'un homme allait de pair avec la régression de son éthique, de ses valeurs, et de ses idéaux premiers. Que l'homme gravit progressivement les marches de la reconnaissance sociale pour arriver à la plus haute qui soit, la noblesse, ce qui lui vaut la perte de son âme.
Le pendant essentiel de "Barry Lyndon", c'est ..."Un fauteuil pour deux" avec Eddie Murphy : lui au moins, reste lui-même, malgré l'ascension sociale. HO - HO - HO...