Barry Seal s'inspire de ce pilote de ligne devenu coursier pour la CIA, dans les années 80, pour satisfaire leurs magouilles géopolitiques. Opportuniste et éternel optimiste, Seal a, en parallèle, établi tout un business de passeur de drogue issue des cartels colombiens. Sa seule inquiétude : contourner les enquêtes de la DEA pour continuer à nager dans les liasses de billets verts. C'est la démesure à l'américaine, que Tom Cruise personnifie à merveille dans ce rôle d’auto-entrepreneur cool, imperturbable dans sa vie d’excès menée en toute impunité. Doug Liman l'approche avec une mise en scène décomplexée adéquate, dont des plans à l'épaule simulant la capture camouflée, et un montage énergique à l'image de ce que dégage l'acteur. Il n'y a que cette photo jaunie pour le contexte de l'époque qui fait un peu cheap. Dans les rôles secondaires, on apprécie les échanges avec un Domhnall Gleeson impassible - et sourire en coin -, Caleb Landry Jones, toujours un peu allumé, et Jesse Plemons, plus effacé. Par rapport aux faits réels, l'histoire a été bien altérée, mais le principal à l'égard de Seal est présent ; à savoir un criminel aux petits soins des services secrets, tant que ça peut servir leurs intérêts.