J'ai l'impression qu'au film des années, Pablo Escobar est devenu tendance. On a eu le sympathique Paradise Lost, le percutant Infiltrator et en ce moment la série Narco qui entame sa 3e saison. Donc, un film dont on a eu peu d'informations avec Doug Liman et Tom Cruise, bien sûr, cela attire. Les 2 personnalités étaient déjà dans 2 films. The Wall, un film de guerre que je n'ai pas vu et la Momie qui est...ce qui l'est. Alors qu'en est-il du film sur Barry Seal, personnage très secondaire d'Infiltrator et qui apparaît aussi dans la série Narco ? Un film assez unique mêlant plusieurs genres en même temps, mais pas aussi bien qu'un Lord of War.
Style avec le grain des films 70's et docu-fiction
Ce qui est étonnant est de voir à quel point la réalisation de Doug Liman essaye de se rapprocher du même style que les films des années 70 avec le même grain. On retrouve par le biais de Flash-Back et du face cam afin de donner une ambiance plutôt inédit pas mal. Les repères temporelles sont utiles afin d'avoir une base qui nous permet de bien suivre. Cependant le style n'est pas sans risque car le film n'arrive pas à se décider quel ton employé. Ce n'est pas aussi désagréable que dans Suicide Squad mais cela donne un rythme assez étrange et un ton qui oscille trop entre le premier et le second degré et cela ne marche pas vraiment. Cela donne un film très entre 2, là où Lord of War était plus fluide dans la réalisation. Ce qui est dommage car on aurait aimé une réalisation plus proche de la Mémoire dans la Peau. Mais non et c'est dommage. Toutefois, la réalisation reste efficace et c'est l'essentiel. On voit aussi de temps en temps, la réalisation qui se veut délirante et qui est vraiment inattendu. Quant aux personnages, on est bien servi.
Tom Cruise à la maîtrise ?
Barry Seal est joué par Tom Cruise. Et cela fait longtemps qu'on n'a pas vu Tom Cruise dans un rôle où il risque de perdre vraiment le contrôle des événements. Et comme pour la plupart des critiques, je trouve ça un peu rafraîchissant. C'est pas mal les rôles vraiment travaillés où il est maître du film ou le fait qu'il joue Tom Cruise (sauf quand il se caricature lui-même, n'est-ce pas la Momie ?), mais quand il fait des rôles inattendus , c'est toujours plaisant. Et là, il joue grosso modo un passeur pour la C.I.A qui va faire en sorte de tirer profit de la situation en s'enrichissant. Cela dit, il est conscient qu'il joue un jeu dangereux et son sourire de beau gosse qu'il affiche en permanence le rend intéressant où ce qu'on attend de l'histoire n'est pas s'il va réussir à s'en tirer mais comment il va se faire avoir. Ce qui rend la bande annonce assez trompeuse qui montre un Tom Cruise vraiment maître de tout et fun alors que si le fun est là, il est plus en train de subir les événements et essayer d'en profiter.
Lucy Seal (Sarah Wright) est la femme qui si dès le départ est l'archétype même de la femme qui n'est au courant de rien, elle va rapidement devenir un élément de stabilité pour le personnage de Barry Seal. C'est vraiment une personne solaire mais qui profite bien de se qu'apporte la situation.
Elle finira dans un K.F.C. Niveau twist prévisible, cela se pose là
Les autres personnages sont assez inexistant. Ceux qui se démarquent le plus sont Schafer et Jorge.
Schafer (Domnhall Gleeson, qui est décidément partout !) est son contact dans la C.I.A qui veut se servir de lui afin qu'il prenne des photos des emplacements des cartels sud-américain (notamment Medeline) et qui lui offrira toute la logistique, allant jusqu'à fermer les yeux sur ses extras. Il apporte un regard assez cynique de la politique américaine de cette époque, capable de fermer les yeux sur des activités frauduleuses, du moment que cela leur rapporte. Il n'intervient que ponctuellement mais chacune de ses interventions sont plus ou moins déterminants.
Jorge (Alejandro Edda) est l'intermédiaire entre Barry et le cartel de Medeline. C'est lui qui est plus mise en avant à l'inverse de Pablo Escobar (Mauricio Mejía), contrairement à Paradise Lost ou Narco. Il passe pour être son ami mais on sait que les 2 se servent mutuellement. D'ailleurs je trouve que le personnage de Pablo est certes non mis en avant mais l'exploitation qu'ils en ont fait assez intéressants et percutant (l'acteur n'a évidemment pas le charisme de Benicio Del Toro mais je trouve son personnage mieux traité que dans Paradise Lost, faudrait que je critique ce film tiens).
Les autres personnages sont des fonctions à l'histoire entre le frère JB (Caleb Landry Jones d'X-Men : First Class et Get Out) qui le frère gaffeur, la procureur Dana Sibota (Jayma Mays de la série Glee) zélée mais au main liée et des personnages qui gravitent autour d'eux.
Je suis doué pour ce que je fais
Au niveau de l'histoire, tout ce raconte du point de vue de Barry Seal, où il rassemble des preuves de sa vie extraordinaire. Et quand on voit le film on se dit que wow. Qui aurait cru qu'un simple pilote de T.W.A aurait pu faire un traffic aussi extraordinaire sans se faire prendre pendant 6 ans, tout en hébergeant les Contras (activistes nicaraguayen) Spoiler, on sait qu'il va se faire avoir mais même quand on voit que cela arrive, on arrive pas à croire ce qu'on voit. Et même s'il y a des scènes drôles, le film nous montre bien à quel point l’appât du gain se transforme rapidement en malédiction (sans rire, les astuces qu'il trouve pour planquer son argent sont vraiment ridiculement drôle). Il est conscient qu'il marche tous les jours sur le film du rasoir. Mais Barry Seal n'a jamais pleinement le contrôle. Il en profite mais il sait que tout peut voler en éclat (et évidemment, tout vole en éclat). Je trouve par contre que le film aurait été mieux, s'il avait été réaliser ou écrit par Edgar Wright, tant le style se rapproche. Mais Gary Spinelli n'est pas Edgar Wright et si l'histoire est intéressante, la narration est un peu entre 2. Avec notamment la fin qui est surfait (oui, les prémisses de l'Iran Gate auraient été plus intéressant dans un carton de fin plutôt que de nous le montrer véritablement). On a donc un film parfois fun parfois sombre et qui exploite bien les illusion du rêve américain avec une pointe d'ironie sans être trop cynique.
Hâte de voir Edge of Tomorrow 2
Bref, Barry Seal est un film plutôt sympathique sur une personnalité de l'entourage de Pablo Escobar qu'on n'attendait pas. Bien que je le trouve moins bon que d'autres films un peu similaire comme Lord of War, ce film s'en tire bien. Mais il ne m'a pas fait oublier le fiasco la Momie, peut-être avec Mission Impossible 6, ou Edge of Tomorrow 2...