Kobayashi, à l'image de ce qu'a fait récemment Sion Sono avec l'incident nucléaire, s'est attardé en 2005 sur un sujet d'actualité brûlant: la prise d'otages japonais en Irak et leur libération contre rançon. De retour au pays, ces derniers ont été très mal accueillis par les citoyens et surtout par les dirigeants politiques, leur faisant endosser la responsabilité de la somme colossale dépensée pour les faire revenir, de l'embarras qu'ils ont causé à leur pays. Là où le moindre chaînon qui pose problème se met à dos tout un collectif engagé dans une course économique effrénée, la vie devient rapidement un enfer.
Yuko, qui pourtant partie pleine de bonnes intentions pour aider des gens en détresse, revient sur ces terres non en tant que héroïne (comme c'est le cas chez nous malgré certaines mauvaises langues) mais avec l'image d'une traîtresse, un boulet, une source de honte, pour y subir tout un tas d'odieuses réprimandes. "Le bénévolat c'est bon pour ceux qui ont du temps et de l'argent" lui lance en pleine figure son ex. "Avec le bénévolat, les actes désintéressés, au mieux tu embarrasseras les gens, mais en tout cas tu ne seras jamais félicitée" avait prévenu son père.
Sans musique (à part la chanson du générique), avec très peu de dialogues et le décor d'une ville côtière terne bordée de zones industrielles, Kobayashi réalise une oeuvre froide et critique le comportement honteux d'une société qui avance trop souvent tête baissée et qui a du mal à prendre le temps de se remettre en question, de se soulever et de s'exprimer librement sur les sujets qui dérangent et qui font mal.