Les soldats oubliés
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La sagesse de Wiseman consisterait-elle à rester en retrait, à ne jamais rien dire, ne jamais rien imposer en voix off ?
En tous cas le concept fonctionne toujours : ça paraît facile mais au fond pas grand monde fait ça (en même temps je ne regarde pas beaucoup de docu) ; l'auteur décortique un univers, celui d'un camp d'entraînement, et il le fait bien, il en tire quelques chouettes scènes où les 'personnages' s'entraînent ou parlent. Le côté sarcastique me paraît évident et difficilement niable malgré l'absence d'un discours explicite. C'est peut-être parce que les intervenants ne sont jamais que des gosses que l'on moule. Ce qui m'a un peu surpris, c'est de découvrir un monde bien moins violent que ce que l'on montre dans les films : certes, le Sergent instructeur crie et réclame des "Yes Sir" et des "No Sir", n'apprécie pas les rebelles, mais il n'est pas non plus le monstre implacable, tout comme ses collègues, ils savent aussi écouter, laisser les (jeunes) hommes se détendre. Je suis aussi un peu déçu qu'on ne remarque pas vraiment les progrès (ni l'absence de celui-ci) ; Wiseman se contente de montrer les étapes mais pas réellement le résultat à part au travers de quelques dialogues/discours ; j'aurais bien aimé que ça aille un peu plus loin.
La mise en scène est dynamique : Wiseman découpe assez bien son action, on se croirait parfois dans une fiction tant ça semble couler de source. Le cut est rapide, on ne s'attarde jamais inutilement sur un plan, la composition d'image est intéressante ; le noir et blanc n'est pas vraiment géré dans un but esthétique, je pense que ce fut un choix d'ordre, avant tout, financier (c'est moins cher !). Les intervenants choisis sont intéressants mais ils ne parlent malheureusement pas assez. Peut-être manque-t-il une ou deux figures récurrentes plus importantes pour donner un repère aux spectateurs.
Bref, ce docu est plutôt sympa.
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le 15 déc. 2016
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