Narré par le personnage principal, on suit huit jeunes hommes qui veulent intégrer la fraternité étudiante philippine : mais pour y accéder, ils vont devoir subir durant plusieurs mois différentes épreuves qui ressemblent davantage à de l'humiliation, voire de la torture.
Tourné la même année que Kisapmata, Natch 81 fit scandale dans son pays du fait des sévices subies par ces jeunes par ce qu'ils appellent des maitres, des étudiants plus âgés qu'eux. Mais c'est une manière détournée pour Mike De Leon de parler du régime politique de son pays, un gouvernement qu'on pourrait appeler autoritaire. Malheureusement, comme souvent dans les films de ce réalisateur, c'est beaucoup trop long pour ce que ça veut raconter, sur près de deux heures, car il s'agit de sévices montrés sur la longueur. Ça peut aller au déshabillage intégral à la tape sur les fesses durant plusieurs heures en passant par des actes sexuels filmés à leur insu ou plus grave encore, mais les violences vont aller crescendo jusqu'à la mort.
Cette violence se veut frontale, où d'ailleurs on pense à Orange mécanique, qui est cité, pour mieux dénoncer un état de fait. C'est ce qui rend le film assez intéressant, parfois opaque pour qui ne connait pas les Philippines, mais Mike De Leon n'y va pas par quatre chemins pour montrer, à travers cette confrérie, son pays qui souffre.