La Dame crie, le Joker rit et le Valet s'fait du souci
Je ne suis à la base pas trop friande des super-héros, notamment ceux un peu kitchouilles sortis des comics Marvel et autres. De Batman je n'ai en plus vu que les adaptations récentes de Nolan que je n'ai pas vraiment appréciées car le réalisateur a voulu noircir le tableau, rendre profond un personnage qui fondamentalement est bien cliché.
Alors, lorsque c'est Burton qui s'y colle, c'est déjà plus sympathique car ça ne se prend pas au sérieux. Il a souhaité, je pense, inscrire sa patte bien personnelle à l'univers de la BD. Il a du garder des éléments propre à la série des Batman (le costume qui empêche tout mouvement de nuque, les accessoires, l'histoire de base, les vilains méchants, l'immonde Gotham City) mais y a ajouter son style si particulier (qu'il a perdu malheureusement), notamment grâce au personnage du Joker qui a une légère saveur de Beetlejuice.
Côté Batman, j'ai encore du mal à comprendre l'engouement de Burton pour Keaton qui a autant de charisme qu'une pile AA mais sans le jus. Après, on ne peut pas en vouloir aux années 80...
On retrouve par ailleurs avec plaisir la belle Kim Basinger qui sait bien se servir de ce que la nature l'a dotée : des cordes vocales surpuissantes. Et bien sûr, Jack Nicholson, virevoltant, coloré qui s'éclate comme un beau diable dans un rôle taillé pour lui.
Le tout reste un film d'action avec un canevas bien précis et sans réelle surprise. Je trouve qu'il prend un second souffle avec l'arrivée de la Batmobile qui est vraiment de la belle ouvrage. Quant aux effets spéciaux, bien que has been, je les préfère presque à ce qu'on arrive à faire actuellement. Cela m'a rappelé certains effets de « Qui veut la peau de Roger Rabbit ? » et j'ai eu un petit pincement au cœur.
On peut dire que Burton m'a un peu réconciliée avec Batman bien que je trouve toujours ce personnage sans grand intérêt. Au fond, il a juste la particularité d'avoir des ennemis plus charismatiques que lui.