Première adaptation du Batman pour le cinéma.
Le début commene par la musique composée par Danny Elfman qui deviendra celle qu'on associera toujours au héros masqué de Gotham, un thème magnifique !
S'ensuit après une petite scène d'agression par de petites frappes, l'apparition dans l'ombre du Batman, à peine arrivé qu'il se fait tirer dessus pour être terrassé (il n'a pas fait long feu), mais c'est pour aussitôt se relever devant les yeux apeurés des malfrats, on nous montre qu'il a un statut de puissance, ne craint pas ses ennemies ni les armes, et dans ce geste iconique cela sous-entend que peut-être il ne peut être tué !?
Il demande que son nom se sache chez les bandits, nous Allons donc suivre le début d'un vrai justicier super-héros dans une ville sombre et mal famée, mais qui est déjà bien préparé (on n'apprendra rien de plus sur son parcours pour devenir le justicier masqué).
La ville justement, Gotham, Tim Burton en a repris les quatre premières lettres et nous offre dans son style si personnel une grande ville très haute, non pas en buildings de bureaux (ce que fera Nolan bien plus tard) mais en bâtiments des plus gothiques possibles, nous avons là une vision de Gotham qui est un genre de Metropolis du crime ! (les très beaux mattent painting de l'époque renforcent encore plus la comparaison avec le film de Fritz Lang).
Sombre, rues étroites, plongé constamment dans la fumée où même le soleil a du mal à percer dès ses plus éclatants rayons, beaucoup de gargouilles, des vitres très hautes, et nombreux bâtiments construits comme les églises d'architecture gothique, il joue beaucoup avec des jeux d'ombres aussi, pas de doute Burton aime ce style d'art français et ça transpire dans tous ses films, ce Batman ne pouvait en être autrement.
Michael Keaton joue assez bien les deux personnages, il a l'air un peu blasé de tout comme un riche qui possède tout facilement, mais il lui manque une certaine prestance ou de classe, un je-ne-sais-quoi pour qu'il puisse vraiment incarner Bruce Wayne, on ne sait absolument pas comment il a acquis sa fortune ni même s'il travaille, Juste il en profite, c'est un peu mince pour faire un personnage crédible.
Justement la crédibilité Burton la laisse un peu au placard, il ne part pas dans le fantastique comme un Superman, mais ne veut pas d'un héros totalement réel et crédible, la BD est la première source d'inspiration pour Batman donc il essaye de garder l'esprit BD pour adultes dans le film.
Pas mal de blagues, pas mal aussi de gadgets mais surtout c'est à travers le méchant du film à savoir le Joker que l'impression de BD live transpire, autant son maquillage forcé que ses gadgets (un peu comme The Mask) et surtout ses costumes aux couleurs vives et comme presque tous les personnages du film sont caricaturaux.
Par contre la façon de traiter la romance et certains personnages (la blonde fouineuse/amoureuse, le journaliste) renvois directement aux films noirs, aux histoires de détective, un savant mélange car ce genre colle à merveille avec la BD.
Au fait, Jack Nicholson offre une performance des plus délectables, entre rires sadiques, personnage de caricature et regard d’aliéné, le joker montre toute sa folie.
Les bémols du film : que je trouve qu'il a vieilli, on pardonne les effets spéciaux de l'époque car en plus d'être bien fait il leur fut apporté un soin esthétique qui les sauve des années (même le batwing), mais les éléments de décor en carton peint, la plupart des objets en plastique, le costume du Batman qui des fois pue le caoutchouc de cinéma, des sensations de fake à certains moments lui donne un côté trop vieux, dommage.
Dommage aussi que le commissaire Gordon (un des piliers des histoires du Batman) ne soit ici relégué qu'à un rôle de simple flic parmi tant d'autres, il aurait mérité plus d’intérêt.Le film aurait gagné aussi à être un peu plus rythmé.
Sinon, un fort bon film de super-héros, sombre et décalé à la fois, une direction artistique des plus étonnantes pour ce genre de film.