1966, initialement prévu comme pilote à la série télévisée, le film sortira finalement entre les deux premières saisons, respectant bien entendu le côté parodique qui fait tout le sel de cette version colorée des aventures de l'homme-chauve-souris...

Dans un monde rappelant furieusement celui des jouets majorette, avec des modèles réduits de toute sorte, des requins gonflables pour la plage et des sous-marins en plastique pour la baignoire, notre justicier masqué affronte dans le même film ses plus furieux ennemis : Catwoman, le Joker (Cesar Romero quand même !), le Pingouin (Burgess Meredith avec un faux nez...) et le Riddler, personnage dont je conçois encore moins l'utilité que pour les autres...

Heureusement, Robin l'accompagne à coups de "Holly Nightmare !" et autres joyeusetés du même acabit et lui offre toujours un coup de main précieux pour résoudre les énigmes les plus subtiles, il n'a pas le droit à son pyjama donc il se promène directement en collants, mais ce n'est pas grave, le col boutonné jusqu'en haut, voilà la vraie marque des héros d'envergure !

Baignant dans un soleil vacancier de la côte ouest, cette version du justicier nocturne est absolument diurne et la bonne humeur qui se dégage du film n'est jamais entachée par une noirceur quelconque ou un sinistre de mauvais aloi.

Alors oui bien sûr, ce qui passe à la télévision n'a pas toujours le souffle pour tenir la distance au cinéma, surtout avec vingt minutes de trop comme ici, et oui, le film déborde de défauts en tous genres, le joker hystérique est pénible, le Sphinx ne sert à rien, donc et c'est un peu difficile de voir ce genre de choses une fois adulte...

Mais tout de même, il y a Batman qui essaie de se débarrasser d'une bombe de façon hilarante, quelques savoureux dialogues de séduction et le salon des grossistes en caoutchouc mousse, ça ne peut donc pas être complètement détestable...

Et surtout, on a l'impression persistante qu'en 1966, personne ne pouvait accepter de traiter sérieusement ces ridicules histoires de déguisés en collants que les gosses lisaient à la va-vite dans leurs affreux torchons spécialisés... Le changement d'état d'esprit a peut-être donné lieux à une ou deux adaptations un peu plus réussies cinématographiquement parlant, mais je ne sais pas si on a globalement gagné au change. Il y a toujours derrière tout ça un ridicule intrinsèque qu'il vaut mieux assumer comme ici, c'est plus réjouissant et ça évite l'humiliation de faire des Batman comme le dernier, ce qui est toujours une bonne chose...

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le 9 août 2013

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Torpenn

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