Batman Begins par Cinemaniaque
Autant dire qu'à l'annonce d'une nouvelle franchise Batman, les sceptiques étaient nombreux (moi premier), le souvenir de la précédente étant encore vivace pour le meilleur (Burton) et pour le pire (Schumacher). En prime, le réalisateur annoncé est Christopher Nolan, alors auteur de 3 films semi-indépendants fascinants mais vachement psychologiques (Following, Memento et Insomnia). Qui aurait cru que, 10 ans plus tard, ce serait cette saga-ci qui serait vénérée ?
Batman Begins n'est pas exempt de défaut, loin de là : un second méchant forcément décevant vu son potentiel (l'Epouvantail), des scènes d'action légèrement mal maîtrisées, un casting mi-figue mi-raisin (Katie Holmes, sans être catastrophique, est franchement oubliable) et une légère baisse de qualité narrative dans sa seconde partie. Mais Batman Begins possède également de sérieuses qualités : un Christian Bale qui trouve rapidement ses marques, beaucoup d'humour, un Gotham qui des trois films ressemble le plus à Gotham City, et une exploration intéressante du thème favori de Nolan, celui de la dualité (visuelle aussi bien que narrative, le film étant clairement scindé en deux parties distinctes et complémentaires). Plus que tout, Batman Begins inaugure une nouvelle approche du monde des super-héros qui n'a su être exploitée pleinement ailleurs : celle d'un héros qui n'en est pas un, dans une époque terre à terre où un mec déguisé en chauve-souris est un homme comme les autres, avec ses doutes, ses peurs et ses sentiments exacerbés (le Batman de Nolan est bien le premier à être guidé par l'idée de la vengeance avant tout). Une jolie réussite pour une première fois, qui devait être confirmée par deux suites bien moins drôles mais tout aussi essentielles dans la mythologie de Batman.