La venue dans les salles obscures de Batman Begins en 2005 était un peu une libération après la mauvaise blagounette que fut « Batman & Robin » (1997), un nanar kitsch-gay atteignant les abysses de la nullité et les vannes à tout va, le chevalier noir était plus ridicule que jamais.

Pour oublier cela, il était toujours possible de revenir sur la version de Tim Burton ou sur les dessins animés de la période 90's. Mais on allait pas en rester là grâce à Nolan et ses collaborateurs qui ont fait des choix payants en puisant sur le passé du personnage, et sur les questions existentielles qu'il pouvait se poser. La première partie faisant office de voyage initiatique pendant lequel Bruce va endosser le rôle du padawan rencontrant son Yoda à lui. J'ai été un peu dérouté par quelques prises de cadrages, mais également par la décision du héros lorsqu'on lui demande de décapiter une personne qui avait toutes les charges contre elle... sans rentrer dans les détails, c'est un point de vue qui ne m'a pas (tout de suite) convaincu.

Le volet introductif d'une série de trois longs-métrages que tout le monde connait désormais. Dans ce premier film, Nolan prend le risque de s'attarder sur l'homme et non le mythe de la chauve souris. Avant qu'il ne devienne le justicier de l'ombre, Bruce Wayne a dû faire face à des désarrois, de sa tendre enfance avec ses parents jusqu'à l'adulte troublé qu'il est devenu. Au travers de son évolution et de ses défis, c'est l'occasion d'apprécier les paysages qui s'enchaînent les uns après les autres, allant des grands espaces du continent asiatique jusqu'aux ruelles redoutées de Gotham City, une ville rongée par la criminalité et les corruptions qui installent une peur constante, une insécurité pour tous.

Batman Begins fait table rase de la part fantastique des précédentes adaptations et propose ainsi la genèse de ce personnage culte en plus réaliste, mais surtout plus introspectif, entre son humanité qui lui tire le bras et ses doutes. Il est entouré par de bons intervenants de seconde zone, mais il est aussi confronté à des antagonistes convaincants tels que l'épouvantail qui fait surgir la peur des autres pour les rendre fous, contrairement à Batou qui partage sa propre peur avec ses ennemis.

De la bravoure mêlée à une morale psychologico-tibétaine et des brins d'enquêtes dans une atmosphère effrayante, soutenue par des musiques de qualité. Dommage qu'il y est des lacunes qui persistent - qui plus est quand on sait ce qui a suivi depuis. Les longueurs sont peu trépidantes, et les combats de notre justicier masqué ne sont pas des plus clairs, ni des plus spectaculaires. Ils sont pleinement dans le ton du film, mais parfois ils se révèlent trop touffus à des instants clés.

L'un des mérites de ce film est d'enclencher sa suite, The Dark Knight, qui est définitivement le meilleur morceau de la trilogie de Nolan.
Eren
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le 26 août 2013

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Eren

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